Aldabra, un rêve tropical

Cet atoll isolé situé à plusieurs jours de mer au sud-ouest de Mahé est l’un des plus extraordinaires sanctuaires marins et sous-marins au monde. Strictement protégé, classé à l’Unesco, son accès difficile rend sa découverte totalement exceptionnelle.

C’est l’un des deux sites seychellois à être classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais ce n’est pas, loin de là, le plus accessible. L’atoll d’Aldabra, contrairement à la réserve naturelle de la Vallée de Mai (île de Praslin), visitée par l’immense majorité des touristes en séjour aux Seychelles, se trouve à « seulement »… 1 150 km au sud-ouest de la capitale Mahé. Une poussière corallienne perdue dans l’Océan Indien.

Ne comptez par prendre l’avion pour y aller directement. Il n’y a pas d’aéroport, pas même un petit aérodrome, encore moins d’hôtel. Perdu à 400 km au nord-ouest de Madagascar et à 600 km à l’est de l’Afrique, cet atoll corallien de 35 km de long pour 10 km de large se rejoint en bateau depuis Mahé, après quelques jours de navigation et avec une autorisation spéciale délivrée par la Seychelles Island Foundation (SIF). Elle est en charge du site.

Dans la capitale, de rares armateurs ou croisiéristes spécialisés, qui assurent aussi des navigations autour des îles intérieures, appareillent pour l’atoll, comme Silhouette Cruises, Silversea ou Ponant. Pour les plus fortunés, il y a bien un moyen d’y aller en avion. Mais il faut en affréter un, se poser sur l’île voisine d’Assomption (30 km au sud d’Aldabra) et rejoindre l’île de toute façon en bateau.

Si on vous parle malgré tout d’Aldabra – le nom sonne déjà comme une invitation à l’aventure - c’est parce qu’elle abrite un écosystème unique au monde. Normal, l’isolement extrême de l’atoll a depuis toujours contrarié une occupation humaine pérenne, préservant le site de toute altération. Seuls des scientifiques ont le droit d’y séjourner, pour étudier l’exceptionnelle richesse de la faune.

C’est la raison principale pour laquelle il a été classé en 1982 à l’Unesco. L’atoll d’Aldabra est un refuge pour plus de 150 000 tortues terrestres géantes, « soit la plus grande population mondiale de ce reptile », écrit l’organisme. Classé parmi les plus grands atolls au monde, il est constitué de quatre îles majeures bordant un lagon intérieur quasi fermé soumis aux influences des marées grâce à quatre passes le reliant à l’océan. 170 km² de terres entourent en effet… 185 km² de lagon !

Vous n’aurez pas de colline à gravir si vous avez la chance de vous y rendre : le point culminant de l’atoll est d’à peine 8 m au dessus de la mer. Il vous faudra en revanche un solide budget pour, au-delà du coût de la croisière, poser le pied sur Picard (la seule île accessible) et voir les îles Grande Terre (la plus grande, 112 km²), Malabar et Polymnie (la plus petite, 5 km²). Afin de limiter toute surexploitation touristique – objectif louable étant donné l’absolue rareté du site -, la SIF impose une taxe de 200 € par jour et par personne. Et l’hébergement s’effectue obligatoirement à bord des navires de croisière.

Une fois là-bas, la phrase qu’avait en son temps prononcée le commandant Cousteau en découvrant les lieux pour la première fois en 1953 résonnera peut-être à l’esprit : « Aldabra est l’un des derniers sanctuaires de la planète que l’homme n’ait pas encore profané ! ». Car il n’y a pas que les célèbres tortues, qui pourraient pourtant valoir à elles seules le voyage. Avec son riche biotope, l’atoll abrite plus de 400 espèces et sous-espèces endémiques, comme la nésille d’Aldabra, le drongo ou le râle de Cuvier. On y trouve aussi des lézards et des geckos, « la seconde colonie au monde par sa taille de frégatidés et l’une des deux seules population de flamands océaniques », écrit l’Unesco.

Les récifs coralliens, en très bonne santé contrairement à d’autres régions du monde, abondent en espèces de poissons (fusiliers arc-en-ciel, anges, sergents à queues jaunes…) tandis que les fonds hébergent dauphins, requins, raies mantas et les plus rares lamantins. Et il n’est pas rare de voir se reproduire des espèces menacées comme la tortue verte ou la tortue caret venir.

On l’a compris, Aldabra est un joyau sévèrement protégé, même s’il n’est pas à l’abri, en particulier, du piratage de ses eaux poissonneuses, du réchauffement climatique ou des conséquences néfastes que pourrait avoir une marée noire issue du naufrage d’un cargo pétrolier naviguant dans son périmètre. L’Unesco souhaiterait ainsi une extension plus au large des côtes d’Aldabra de la limite soumise à la législation nationale seychelloise, de manière à offrir une protection supplémentaire à la faune marine.

On l’a compris aussi, le touriste n’est pas libre de faire ce qu’il veut sur ce bijou. Toutes les activités sont soigneusement encadrées par les rangers de SIF. Des tours accompagnés sur l’île Picard permettent de voir les tortues géantes et des oiseaux. La découverte de la station de recherche et les vestiges d’occupation humaine sont aussi au programme.

Côté paysages, il ne faut pas s’attendre à trop d’exubérance. Atoll avec de la broussaille et de l’herbe, dont on retrouve les mêmes spécimens à Madagascar, il abrite quelques arbres et de la mangrove. Certains récifs coralliens émergés présentent d’étonnantes structures en champignons.

Les plaisirs de la visite se concentrent surtout côté mer : des minis croisières sur le lagon permettent d’approcher les colonies de frégates. En zodiacs, il est possible de franchir les passes. Le snorkelling et la plongée, très encadrés, offrent des opportunités uniques et inespérées d’observer des fonds et des récits à la beauté absolue.

On ne sait pas ce qu’ont pensé les Arabes lorsque, au 10ème s., ils ont fréquenté l’atoll. Ils l’appelaient alors Al-Khadra, l’île Verte. Puis, au début du 16ème s., l’île apparut sur les cartes marines portugaises. En 1742, un capitaine français, Lazare Picault, l’a visita et elle fut rattachée à la Réunion, avant de passer sous la coupe, en 1814, de l’Empire britannique occupant l’Île Maurice. Finalement devenue seychelloise, on lui souhaite surtout de rester ce sanctuaire extraordinaire de la vie sur terre, dans l’océan et dans les airs.

Dernière mise à jour : 20/03/2019

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