Le clou de girofle, « l'or noir » de Zanzibar

Surnommée « l’ile aux épices », la destination a fait de cette production l’un des fers de lance de son agriculture. Exporté partout dans le monde, le clou de girofle est valorisé aux côtés d’autres aromates à travers des « spice tours », des excursions immersives proposant la visite de fermes locales.

Ceux qui ont connu les cabinets dentaires d’il y a vingt ou trente ans se souviennent sans doute de l’odeur caractéristique qui en émanait, celle du clou de girofle. Rien de plus normal : ces boutons de fleurs issus du giroflier secrètent de l’eugénol, un composé aromatique au fort pouvoir antiseptique et anti-douleur. Le principe actif entre dans la composition de mélanges longtemps utilisés par les chirurgiens-dentistes pour soulager leurs patients lors d’une intervention. Le monde médical n’est pas le seul à utiliser le clou de girofle. Il est aussi présent en cuisine. On le retrouve dans la choucroute, le pot-au-feu, le vin chaud, le curry, certains biscuits… Il donne même une touche de goût finale au pain d’épices. Très puissant, il doit cependant être utilisé avec parcimonie.

Originaire des Moluques

Les régions du monde où on le cultive ne se trouvent hélas pas sous nos cieux. Originaire des Moluques, un archipel indonésien, le Sri Lanka, Madagascar, l’Île Maurice et les pays d’Afrique de l’Est, dont… Zanzibar sont aussi producteurs de cette épice. Le climat tropical et la douceur océane de cette destination expliquent mieux que tout son surnom « d’île aux épices ». Avec le tourisme, ces cultures comptent pour une bonne part du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’île. Le giroflier y a été introduit au 19ᵉ s par les sultans d’Oman. Grands voyageurs, ceux-ci avaient conquis Zanzibar, transformé en poste-relais pour pouvoir commercer avec l’Afrique continentale. Longtemps aux mains de grands propriétaires, la culture du giroflier a été morcelée et redistribuée aux paysans après la révolution de 1964, qui a mis fin au règne des sultans sur l’île. 

ZANZIBAR

Récolte en février et en mars

À sillonner l’île en autonomie, ou en optant pour une journée d’excursion incluant la visite d’une ferme aux épices, on apprendra à bien reconnaitre le giroflier. Rien d’un petit arbuste chétif ! Appartenant à la famille des myrtacées, à l’instar de l’eucalyptus ou du niaouli, l’arbre peut atteindre 20 m de haut. Ses fleurs poussent en bouquets, d’abord jaune pâle, puis orangé, avant de virer au rouge clair. La récolte se déroule en général en février et en mars et consiste à recueillir, à la main, les boutons des fleurs, appelés « clous ». Séparés de leurs pédoncules, ceux-ci sont ensuite mis à sécher quelque temps au soleil – on en voit parfois étalés sur le bord des routes – au cours duquel ils foncent jusqu’à devenir noirs. Mis en sacs par les exploitants, ils seront ensuite transférés au port de Zanzibar Town, capitale de l’île, avant d’être expédiés par bateau en Europe ou ailleurs.

 

Au marché de Darajani…

C’est du reste dans la vieille ville de Zanzibar, Stone Town, écheveau délabré de ruelles poussiéreuses bordées d’anciens palais de sultans, véritable incarnation du cosmopolitisme de l’île, que l’on aura plaisir aussi à découvrir les épices locaux. Au marché de Darajani, vibrant d’animation le matin, le clou de girofle est le produit vedette. En Europe, on peut l’acheter autour de 30 € le kilo. L’occasion est belle d’en acquérir ici à moindre coût. En creusant la question, on apprendra que la production est en réalité plus importante sur l’île-sœur de l’archipel, Pemba, qu’à Zanzibar. Située au nord de la première et beaucoup moins touristique, elle est demeurée très agricole et le clou de girofle est sa culture phare.

Indonésie et Madagascar, leaders mondiaux

A l’échelle mondiale, la production de clous de girofle à Zanzibar doit cependant être relativisée. Elle n’est en rien comparable avec celles de l’Indonésie et de Madagascar, les plus gros producteurs de la planète. Les bonnes années, l’Indonésie produit plus de 100 000 tonnes. La particularité est que l’essentiel est consommé sur place, l’épice entrant notamment dans la composition des célèbres kretek, cigarettes locales parfumées
aux clous de girofle. Madagascar est essentiellement un pays exportateur. Ses clous de girofle de haute qualité sont prisés par le marché européen. 

41 millions de dollars en 2022

ZANZIBAR 3

Les récoltes étant fluctuantes d’une année sur l’autre, lorsque celles de l’Indonésie chutent, comme en 2021, les pays d’Afrique de l’Est peuvent en tirer profit. Selon un article publié par le site web de Radio France International (RFI) en novembre 2021, Zanzibar et la Tanzanie auraient exporté cette année-là « pour 41 millions de dollars de clous de girofle, deux fois plus qu’à la saison précédente ». Ceci en raison des prix et d’une récolte plus abondante. Après le tourisme, l’épice est clairement la seconde source de revenus de l’archipel.

Au-delà du clou de girofle, mille senteurs exotiques

Les fameux Spice Tours proposés localement par de nombreux prestataires – si l’on n’a pas réservé avant le départ le Package Essentiel d’Exotismes incluant la ferme d’épices, on peut toujours le faire à son hôtel en arrivant sur place – dévoilent tout l’éventail des condiments produits sur l’île. Derrière la locomotive du clou de girofle, mille senteurs exotiques émanent de ces fermes : la cannelle, la noix de cajou, la noix de muscade, les gousses de vanille, le gingembre, le poivre, le curcuma, la cardamone…  

Mode de culture, usages…

Ces visites sont le plus souvent effectuées en compagnie de guides-jardiniers. En se promenant à travers les différentes parcelles arbustives, ce sera l’occasion de s’informer sur les origines de chaque plante, leur mode de culture, leurs usages, les filières de commercialisation… avant de se faire plaisir en achetant quelques épices. La marque de fabrique d’une destination métissée, riche en saveurs et en senteurs.

Dernière mise à jour : 25/05/2023

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