La découverte des Caraïbes

Ceux qui partent aujourd'hui aux Antilles pour profiter des douceurs tropicales peuvent aussi s’intéresser au lointain passé de ces territoires. La Guadeloupe, la Martinique, la République dominicaine… ces îles découvertes dès 1492 par Christophe Colomb et les Espagnols ont connu un destin singulier dont elles portent encore les traces.

Tout commence en Europe dans la seconde partie du 15ᵉ siècle, quand les puissances maritimes se mettent en quête d’atteindre les Indes et la Chine par la mer. Au Portugal, des navigateurs sont à l’œuvre. Bartolomeu Dias et d’autres ont déjà descendu les côtes de l’Afrique et cherché un passage vers l’Inde via le cap de Bonne-Espérance, franchi en 1487. Christophe Colomb, marin génois installé au Portugal, ambitionne de monter une expédition pour rejoindre les Indes… mais en traversant l’Atlantique. Recalé par le royaume du Portugal, son projet est accepté par le roi Ferdinand d’Aragon d’Espagne, mais il doit attendre six ans avant de pouvoir organiser le voyage. Avec trois navires et près de 100 hommes, il part finalement d’Andalousie en août 1492.

Premier pas aux Bahamas

Après une escale aux Canaries, il file plein ouest et atteint les Caraïbes le 12 octobre. Si la première destination découverte prête encore à discussion, plusieurs historiens pensent qu’il s’agit de San Salvador, une des îles de l’archipel des Bahamas. Christophe Colomb nomme « Indiens » les premiers habitants qu’il rencontre, certain d’être arrivés aux Indes ! Fin octobre, il pose le pied à Cuba et, le 4 décembre, sur l’île d’Hispaniola – partagée aujourd’hui entre la République Dominicaine et Haïti. Les trois bateaux restent au mouillage et Colomb et ses équipiers mènent des incursions sur l’île depuis le large.

Installation à Hispaniola

Dans la nuit de Noël, la Santa Maria, l’un des navires phares de l’expédition, fait naufrage. L’équipage est obligé de débarquer et construit dans l’urgence un fortin avec le bois de l’épave. Colomb laisse une poignée d’hommes sur place et repart en Europe avec une caravelle, emmenant avec lui quelques indigènes. Cette première installation de fortune européenne aux Caraïbes, La Navidad, abandonnée et tombée dans l’oubli, a été redécouverte en 1977. Des fouilles réalisées sur ce site situé en Haïti, près de la ville de Cap-Haïtien, ont mis à jour les vestiges du fort. 

Marie-Galante en 1493...

Marie-Galante

Le retour de Colomb en Espagne, en mars 1493, est un triomphe. Le voilà nommé amiral, chargé de repartir aux « Indes » pour coloniser et évangéliser ces nouvelles terres et, accessoirement, s’emparer de leurs richesses, en nouant des liens avec les populations indigènes. Il rembarque en septembre de la même année. Cette fois, dix-sept navires et plus de mille hommes (agriculteurs, artisans…) l’accompagnent. La navire-amiral est un bateau nommé « Marie-Galante »…

...et la Guadeloupe dans la foulée

Cette fois, la première qu’il aperçoit aux Caraïbes, en novembre 1493, s’appelle la Dominique. Elle aurait été appelée ainsi, car Colomb là découvre un dimanche (domingo, en espagnol). Ne pouvant y accoster, il se dirige au nord, où il tombe sur une autre île à qui il donne le nom de son navire… Marie-Galante. Puis, il fait escale à la Guadeloupe, à Sainte-Marie (Basse-Terre). Dans ce hameau de la commune de Capesterre-Belle-Eau, un peu au sud de Goyave, un mémorial, le long de la RN1, abrite un buste de l’explorateur, érigé en 1916. Les voyageurs qui passent par là pour aller aux chutes du Carbet peuvent s’y arrêter. Le nom du hameau, lui, est directement dérivé du sanctuaire Santa Maria de Guadalupe, en Extremadura (Espagne). 


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La Isabela, au nord-ouest de la République Dominicaine

Les marins poursuivent leur navigation et découvrent Porto Rico, avant d’arriver à Hispaniola fin novembre… où il ne reste rien du fort de La Navidad ni de ses occupants. En conflit avec les Indiens Taïnos, ces derniers les ont tués. Colomb quitte ce site et s’installe dès lors à La Isabela, sur la côte nord-ouest d’Hispaniola, aujourd’hui en République Dominicaine. Les ruines de cette première colonie du Nouveau Monde se visitent, de même que le Templo de las Americas, considéré comme la première église catholique du Nouveau Monde. Mais les tensions avec les autochtones s’amplifient à mesure que les premiers colons se mettent en quête des richesses de l’île, l’or en tête.

Saint-Martin en 1494...

Saint-Martin

Tout en enquêtant sur l’intérieur des terres d’Hispaniola avec ses hommes à la recherche de métaux précieux, Colomb poursuit en 1494 son exploration marine en mer des Caraïbes et découvre successivement Montserrat, Saint-Martin, Saint-Thomas, la Jamaïque… Il retourne aussi à Cuba. Et pour poursuivre l’effort de colonisation, accompagné des premières répressions à l’égard de populations locales, il renvoie un équipage en Europe afin de demander à la couronne d’Espagne des renforts en hommes et en matériel, qu’il obtient en 1495. L’évangélisation catholique ne commencera vraiment qu’en 1496, année où Colomb, après avoir une nouvelle fois exploré la Guadeloupe en avril, rentre en Europe pour se défendre de calomnies. Il retraversera l’Atlantique en 1498 pour aller sur le continent sud-américain (persuadé qu’il s’agit toujours de l’Inde !) puis encore une fois, en 1502, où il atteindra le Honduras.

...et la Martinique en 1502 ?

Anse d'Arlet

Et la Martinique ? L’histoire s’accorde pour dire que Christophe Colomb aurait découvert l’île lors de son quatrième et dernier voyage, en 1502. Mais d’autres spécialistes pensent qu’elle a été visitée dès 1499 par de Ojeda, un explorateur espagnol membre du second voyage de Colomb en 1493 et qui était reparti six ans plus tard pour son propre compte vers le Nouveau Monde. Le nom de l’île, lui, aurait bien été donné par Christophe Colomb. Après avoir découvert Saint-Martin lors de sa seconde expédition, en 1493, il aurait appelé cette nouvelle île « petite Saint-Martin », Martin niño, en espagnol… devenu en français… Martinique.  

Guadeloupe et Martinique, françaises en 1635

Comme la Guadeloupe, la Martinique ne deviendra française qu’en 1635. L’histoire de sa colonisation et de l’esclavage qui s’ensuivit depuis l’Afrique noire, est à découvrir dans le très bel écrin du Mémorial ACTe, le musée dédié à l’histoire de la colonisation et de la mémoire de la traite négrière qu’il est indispensable de visiter à Pointe-à-Pitre, lors de vacances en Guadeloupe.

Dernière mise à jour : 12/05/2023

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