Escapades nature à l'île Maurice

Parce qu’il n’y a pas que les plages à découvrir, Exotismes vous emmène visiter cinq territoires du cœur de l’île. Si les reliefs ne sont pas aussi spectaculaires qu’à la Réunion, ils n’en demeurent pas moins… exotiques et absolument conformes à ce que l’on attend d’une destination tropicale.

Existe-t-il encore des forêts endémiques à l’île Maurice ? Réponse : oui. Ou du moins certaines forêts sont-elles suffisamment protégées pour laisser libre cours à leur nature et biodiversité. C’est le cas dans le Parc national des Gorges de Rivière Noire.

Randonnées guidées

Situé au sud-ouest de l’île, le premier parc à avoir été créé à l’Île Maurice, en 1994, s’étend sur 6 574 ha. Il englobe la réserve de biosphère Macchabée-Bel Ombre, reconnue par l’UNESCO dès 1977. Ceux qui séjournent dans un resort de la côte ouest, du côté de Flic en Flac ou de Tamarin, ou au sud, vers Bel Ombre, n’auront aucun mal à le rejoindre.  Deux points d’entrée accueillent des centres d’informations pour le public : Black River Gorges National Park Entrance, accessible depuis Flic en Flac ; Le Pétrin Information Center, depuis Bel Ombre. Des guides y proposent des randonnées accompagnées.

Chauves-souris géantes et reptiles

Plus de 50 km de sentiers balisés sont aménagés. Ils permettent de pénétrer la forêt profonde où se nichent cascades (Alexandra, Minush, Kestrel Waterfalls…) et plateaux ouvrant des panoramas d’exception sur les gorges, un canyon courbe taillé dans le basalte et tapissé de végétation. Au menu : 311 espèces de plantes indigènes et neuf d’oiseaux, tels le Pigeon des Mares, la perruche mauricienne, le bulbul, le paille-en-queue, le cardinal... Et même des chauves-souris géantes et quelques reptiles…

Point culminant de l’île

Les itinéraires sont adaptés à tous les niveaux : des balades faciles familiales ou très techniques, pour ceux qui souhaiteraient par exemple gagner le point culminant de l’île Maurice, le Piton de la Petite Rivière Noire, à 828 m d’altitude.

Toujours au sud-ouest de l’île, voici Chamarel. Le site est encore plus facile d’accès que le Parc national des Gorges de Rivière Noire puisqu’une route y conduit directement depuis Case Noyale (côte ouest) ou Baie du Cap (côte sud). Deux lieux expliquent l’affluence touristique dans le village, l’un des plus préservés de l’île : la cascade et le Géopark de la Terre des Sept Couleurs.

100 m de haut

La cascade de Chamarel se découvre à partir d’un parking spécialement aménagé à proximité. Effet Waouh garanti ! Sur près de 100 m de haut, la rivière du Cap se jette dans un gouffre végétal, depuis une falaise de roches grises et rouges. Dans ce décor 100% tropical, il n’est pas impossible d’apercevoir des oiseaux pailles-en-queues et des singes. Vous voilà dans la jungle !

Beige, marron, parme, rouge…

En poursuivant la route, on s’enfonce un peu plus dans ses mystères. Chamarel abrite en effet une curiosité géologique rare : la terre des sept couleurs. Soit un vaste espace dénudé où la roche, mise à nu par l’érosion, affiche des teintes issues de l’oxydation de minéraux. Du beige, du marron, du parme, du rouge… la palette chromatique est étonnante.

Ebéniers endémiques

Un peu plus loin encore, c’est Ebony Forest. Cette réserve naturelle abrite une forêt unique d’ébéniers endémiques. Des randonnées guidées et de birdwatching sont aussi proposées dans ce parc d’où l’on jouit, au sommet, d’une vue à 180 degrés sur l’ouest et le sud de l’île. Le site abrite également un musée sur l’histoire du bois d’ébène et un restaurant.

Cap sur l’extrême sud de l’île. Depuis la côte et le village de Souillac, cette route touristique remonte sur environ trente kilomètres jusqu’au centre du pays, à Curepipe, « pot de chambre » de l’Île Maurice, à 600 m d’altitude. L’itinéraire, plus agricole que véritablement nature, raconte l’histoire mauricienne des plantations et de leurs productions. Au programme : une route « verte » et trois sites, les Domaines de Saint-Aubin, Bois Chéri et des Aubineaux.

Canne à sucre

Saint-Aubin est une demeure coloniale du début du 19ème s.. Reconstruite en 1970, elle appartient au patrimoine historique mauricien et abrite un restaurant. Autour, un écomusée retrace les différentes étapes de transformation de la canne à sucre, puisque telle est la vocation du lieu. De la canne au rhum il n’y a qu’un pas ! Il est franchi en pénétrant dans la Maison du Rhum, endroit idéal pour comprendre les subtilités de la distillation du produit maison : le Saint-Aubin 1819. Une maison de la vanille et des serres complètent la visite.

A cup of tea…

Arrêt à la seconde étape, Bois Chéri. Voici déjà la « montagne » mauricienne, à 500 m d’altitude. Les fans de thé connaissent sans doute cette marque d’excellence de l’Océan Indien. Au programme de la visite de l’exploitation : les champs de thé, l’usine et un petit musée. Sans oublier, of course, a cup of tea… 

Histoire coloniale

Peu avant Curepipe, à Forest Side, voici le Domaine des Aubineaux. Pas de plantation ici, juste le souvenir de ce que fut la période coloniale, évoquée à travers cette ancienne demeure transformée en musée. La maison a conservé ses attributs d’origine, les tourelles, les meubles, les tableaux… Un guide raconte l’histoire de la famille mauricienne qui l’habitait encore à la fin du 20ème s. Parc et lac à nénuphars achèvent cette plongée dans l’histoire de l’île.

Changement de direction et cap au nord pour pénétrer dans ce second parc national, situé entre Roches Noires et Flacq, proche de l’hôtel Radisson Blu Poste Lafayette Resort & Spa. Créé en 2011, il ne couvre « que » 497 ha mais abrite une importante colonie de Mauritius Paradise Fly Catcher, oiseau endémique de l’Île Maurice et de la Réunion. Il est aussi l’hôte de plantes plus rares pour connaisseurs, l’Œnellia Apprhodite (orchidée) et la Doryopteris Pilosa (fougère).  

Randonnée ou VTT

Depuis la route entre Poste Lafayette et Flacq, un embranchement conduit jusqu’à l’entrée du parc et son « Visitor Center ». Forêt sèche littorale largement plantée par l’homme d’arbres « commerciaux » (acajou, eucalyptus, araucarias…), elle n’offre pas l’exotisme attendu d’habitude sous les tropiques mais promet une agréable promenade d’environ 2h. On peut aussi y circuler en VTT et pique-niquer. 

Mare Sarcelle

Beaucoup moins visité que le Parc national des Gorges de Rivière Noire, il abrite un plan d’eau, la Mare Sarcelle et de petits étangs à mangroves. Deux espèces d’arbres endémiques y sont toujours présentes, une des raisons qui a motivé son classement en parc national. Au fil de la balade, on pourra croiser les vestiges d’un four à chaux et d’un moulin de canne à sucre.

Et on finit en beauté avec un site incontournable : les chutes de Tamarin. Proches du Parc national des Gorges de Rivière Noire, ces chutes forment au centre-ouest de l’île un ensemble de sept cascades principales, scandant le cours de la rivière Tamarin.

Forêt luxuriante

Depuis Henrietta Road, au sud de Vacoas-Phoenix, un sentier s’enfonce à travers la forêt luxuriante et les roches basaltiques pour rejoindre le cours d’eau. C’est le circuit principal, le plus facile, réalisable en 2h30 à 3h aller-retour. De bonnes chaussures de marche sont recommandées car le terrain est humide. Cet itinéraire permet de voir quatre des sept cascades.

Piscines naturelles

Cela est suffisant pour s’immerger dans un décor à la Indiana Jones. La première cascade se rejoint après environ une demi-heure de marche. Vous avez chaud ? Plouf dans l’eau, dans l’une des nombreuses piscines naturelles qui jalonnent le parcours. Et ainsi de suite jusqu’aux autres cascades, dont la plus haute dépasse les 30 m de haut. Les plus sportifs partiront à la journée voir toutes les cascades (4h30 à 5h aller-retour)
Précaution : prendre du répulsif anti-moustiques, un maillot de bain et éviter d’effectuer l’excursion après de fortes pluies.