Nosy Be, sous d’autres tropiques…

A la différence de l’Île Maurice et des Maldives, très fréquentées par les touristes internationaux, l’archipel de Nosy Be, à l’extrême nord-ouest de Madagascar, conserve une part d’intimité. Le séjour « détox » y est garanti, comme sur l’îlot Tsarabanjina, où trône un bel et confidentiel hôtel Constance.

Pas de doute, c’est l’Afrique ! Sitôt débarqué à l’aéroport de Nosy Be, relié quatre fois par semaine à Saint-Denis de La Réunion par la compagnie Air Austral, les premières images de l’île plongent le visiteur dans une réalité sans fard. Villages de huttes sommaires, piétons marchant inlassablement au bord des routes, nature omniprésente, vaillantes Renault 4L à bout de souffle… Les clichés d’un continent oscillant entre statu quo et développement apparaissent au détour de chaque virage.

Destination un brin atypique

Le tourisme est un peu à la mesure de ce décor. A Nosy Be, vitrine balnéaire du pays, rares sont encore les grands hôtels-resorts. La clientèle bling-bling y est absente, ne trouvant sans doute pas ici le cadre et l’atmosphère pour augmenter ses like sur les réseaux sociaux... S’il existe des îlots-hôtels, à l’image de Tsarabanjina et de son hôtel Constance (voir plus loin), beaucoup d’établissements restent familiaux et de taille moyenne. Le touriste vient ici pour la mer et les plages, dans une destination décalée et un brin atypique.

Senteurs envoûtantes de l’ylang-ylang

Surnommée « l’île aux parfums », en raison de la présence de nombreuses plantations d’arbustes aromatiques (en période de floraison, le divin ylang-ylang diffuse partout ses senteurs envoûtantes), Nosy Be se déploie sur 321 km² et culmine à 450 m au mont Lokobe. L’île est en réalité un archipel. Peuplée d’environ 65 000 habitants, elle est entourée d’une trentaine d’îles plus petites, si on y ajoute les groupes insulaires des Mitsio, au nord, et celui des Radama, au sud.

Pêche au large, cabotage, catamaran, plongée…

Ceci étant précisé, inutile d’en faire mystère : à Nosy Be, les plaisirs nautiques sont rois ! Au choix : pêche au large, cabotage en boutre ou en pirogue, catamaran, snorkelling, plongée sous-marine, baignade et farniente sur des plages de sable blanc, bordées d’inévitables cocotiers. Certains îlots ont acquis une vraie réputation : les Mitsio sont ainsi prisées pour leur décor de rêve, la plongée… et leur solitude, éloignés de l’île-centre. La réserve naturelle de Nosy Tanikely, au sud de Nosy Be, est connue pour ses fonds sous-marins, facilement visibles avec masque et tuba. Moins fréquentés (et endommagés…), certains leur préfèrent les spots de Nosy Komba (deuxième île de l’archipel par la taille) et de Nosy Faly.

Villages de pêcheurs traditionnels

Nosy Iranja mérite la palme de l’isolement. À près de deux heures de bateau au sud-ouest de Nosy Be, ces deux îles reliées à marée basse par un tombolo de sable résument à elles seules la nature de l’environnement local : d’un côté un îlot occupé par un écolodge ; de l’autre, un village de pêcheurs des plus traditionnels, où les femmes pilent des céréales face aux irisations bleu-vert du canal du Mozambique.

Population métissée et cosmopolite

Située sur une route commerciale maritime entre l’Afrique, le Moyen-Orient et les Indes, Nosy Be est une destination à la population métissée et cosmopolite. Arabes, Portugais, Indiens et Sakalava (groupe ethnique d’origine malgache) s’y sont mélangés au fil des siècles. Cette diversité se ressent lorsque l’on traverse les villages de l’île ou quand on se rend dans les commerces locaux.

Principale attraction terrestre : les lémuriens !

Car oui, hormis les plaisirs balnéaires, il convient aussi de découvrir les charmes naturels et culturels de l’île. Principale attraction : les lémuriens ! Vivant sur l’île de Nosy Komba et dans la réserve naturelle de Lokobe, au sud de Nosy Be, ces singes endémiques constituent l’image de marque animalière de la destination, et même de Madagascar. Noirs, roux ou bruns, les maki macaco à longue queue, parfois apprivoisés, enchantent les touristes par leurs facéties et leur proximité. Aller à leur rencontre offre l’opportunité de jolies balades en forêt tropicale, là où l’on peut aussi croiser des tortues (près des plages) des caméléons et parfois même des boas…

Arbre sacré de Mahatsinjo

L’intérieur de l’île se prête à d’autres aventures. En minibus, en 4 x 4 ou en quad, on peut arpenter les côtes désertes du nord-est et longer les parcelles odoriférantes de plantes à parfums (ylang-ylang, vanille…). L’animation de la capitale Hell-Ville et de son marché, typiquement africain, sont à voir absolument. Tout comme la cascade située près de Djamandjary, les quelques jolies maisons construites en ravinala (le magnifique arbre du voyageur) et l’arbre sacré de Mahatsinjo, un badian géant où les habitants viennent faire un vœu.

Rythmes fous du salegy

Le soir venu, cap sur le coucher du soleil depuis le mont Passot (329 m), entouré de lacs de cratère d’origine volcanique. Restera aux noctambules à rendre hommage aux rythmes fous du salegy (prononcer saleg), la musique populaire malgache. Les bars et les discothèques ne manquent pas pour profiter de l’absolu désir de fête et de danse de la population de Nosy Be.

Hôtel Constance Tsaranbanjina, 25 villas climatisées

Pour séjourner dans cette destination qui a retrouvé des couleurs depuis la crise du Covid-19 (2 000 touristes arrivaient chaque semaine sur l’île en juillet 2023), l’hôtel Constance Tsaranbanjina, sur l’îlot éponyme des Mitsio, à 40 miles de bateau au nord de Nosy Be, s’avère un excellent choix. Bordé de plages de sable blanc avec des colonies d’oiseaux et une végétation luxuriante, entouré d’une barrière de corail, il offre 25 villas de 47 m² climatisées et une formule all inclusive incluant notamment une sortie croisières (pour 7 nuits minimum) et un équipement de plongée libre à disposition. Et le hors-bord de Tsarabanjina relie Nosy Be en 90 mn. Une échappée belle facile et vivifiante pour profiter au mieux de « l’île aux parfums ».