Saona et Boca de Yuma, authentiques sanctuaires

L’île et le village de pêcheurs ne sont qu’à deux pas des plages de Punta Cana et de La Romana. Si la première est une excursion très vendue, peu connaissent son histoire et sa virginité reste entière. Quant au second, il est oublié des touristes. Raison de plus pour découvrir ces spots de la « Rep Dom », aussi préservés que la côte est ailleurs fréquentée…

C’est une excursion très prisée des touristes en séjour à Punta Cana mais qui connait vraiment l’histoire de Saona ? Plus grande île adjacente du pays, à l’extrême sud-est, ses 20 km de long pour 5 km de large (et quasiment pas de point haut) constituent l’archétype de l’île tropicale « déserte », couverte de forêt et de plages immaculées. C’est d’ailleurs pour cela que les touristes y vont. Ils sont certains de trouver la solitude qui fait défaut aux grandes stations voisines avec leurs dizaines de resorts.

Depuis le port de Bayahibe, une flopée de barques à moteur et de catamarans embarquent les visiteurs jusqu’à cette terre détachée. A travers les eaux chaudes – mais parfois houleuses, par vent du sud - de la mer des Caraïbes, l’excursion longe un littoral vide, bordé de sable, de cocotiers et de mangroves. Comme Saona, cette côte fait partie du Parque Nacional del Este (800 km²), zone de protection d’espèces en voie de disparition et sanctuaire pour la faune et la flore dominicaines, parmi lesquels de nombreux oiseaux, la tortue Carey ou le manati, un mammifère marin.

L’excursion de base se contente le plus souvent de débarquer les visiteurs sur un coin perdu de l’île. Histoire de pique-niquer sur la plage, de se baigner dans les eaux cristallines voire de plonger – Saona abrite de lumineux récifs coralliens ainsi que le bateau « Capitán Kidd », situé à une vingtaine de pieds de profondeur. Mais il y a selon nous mieux à faire que de barboter au bord de l’eau : prendre l’option « extension d’excursion », jusqu’au village de Manojuan.

Moins d’une heure après le départ, le bateau stoppe sur la côte sud de l’île, dans ce village qui est l’un des deux seuls à être habité en permanence, avec Catuano. Ambiance de bout du monde. Silence. Ile Robinson... 250 habitants résident toutefois dans cet agglomérat de cases en bois colorées cernées d’enclos poulaillers, vivotant de pêche et d’artisanat boutiquier – tous vendent la même bimbeloterie ! - grâce aux rares touristes qui débarquent. Bercés par la brise qui fait onduler le feuillage des hauts cocotiers, les pieds brûlants sur le sable blanc, on se perd avec délice dans les chemins poussiéreux du village. Croisant ici des gamins jouant avec une toupie bricolée, là une jeune femme tirant l’eau d’un puits, là encore un poste militaire désuet… ou bien ces deux matrones assises sur des fauteuils hors d’âge, laissant filer le temps…

Nous disions en préambule que bien peu connaissent l’histoire de Saona. L’île ne fut pas toujours si tranquille ! Longtemps déserte, des pêcheurs portoricains prirent l’habitude d’y venir. Certains même s’y installèrent. Largement de quoi faire monter la pression chez l’ancien maître de la République Dominicaine, le dictateur Rafael Trujillo. De force, il déplaça des paysans pauvres des montagnes du centre de l’île pour les installer à Saona. Ici, pays souverain, on ne viole pas impunément ses frontières ! Les pêcheurs de l’île voisine partis, ce sont les descendants de ces réfugiés contraints qui peuplent aujourd’hui Saona.

Quand on quitte ce petit territoire, il n’est pas simple de replonger dans l’effervescence des immenses resorts. Aussi un autre détour vaut-il la peine, histoire de prolonger les sensations. C’est celui qui mène au village de pêcheurs de Boca de Yuma, entre La Romana et Punta Cana. Une sorte de Bayahibe bis mais sans le barnum touristique. Depuis la route principale La Romana-Higuey, un embranchement à droite indique le village, à 18 km. Une broutille quand on est motorisé. Pourtant, personne n’y va…

Au bout de la route, à l’embouchure du fleuve Yuma qui jaillit, étroit, entre deux petites falaises boisées, des bicoques peintes, des échoppes alimentaires sommaires, des mamies voûtées, balayant consciencieusement leurs terrasses… bref l’habituelle et réconfortante nonchalance tropicale. Le temps s’écoule ici à pas menus, entre sorties en mer des pêcheurs, rêveries littorales et musique merengue, bachata, salsa… diffusée à haute dose par les enceintes de quelques cafés. L’envers du décor du sud-est dominicain mérite que l’on s’y intéresse.

Dernière mise à jour : 20/10/2020

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