La saison des litchis à la Réunion

Chaque année, il est attendu avec impatience. Ce fruit rouge granuleux est récolté de novembre à janvier dans des vergers situés pour l’essentiel à l’Est de l’île. Une production locale qualitative dont une partie est exportée dans l’Hexagone pour agrémenter la table de Noël.

Pour qui vient à La Réunion entre hiver et automne et se balade sur la côte Est, la vision de certains vergers colorés peut prendre l’allure d’une plongée dans des jardins d’abondance. Entre Saint-Benoît et Saint-Philippe, sur ce littoral fortement arrosé par les pluies de l’Océan Indien, il pousse un fruit magnifique que certains consommateurs attendent de pied ferme chaque année : le litchi (on dit letchi, à La Réunion).

Grues à nacelles

Petit fruit rouge à la peau grenue et à la chair blanche-rose, sucrée et juteuse, il envahit par grappes entières, dès la mi novembre, le feuillage épais et vert sombre de cet arbre-plante, nommé « Litchi chinensis ». Branle-bas de combat chez les producteurs ! Jusqu’à début janvier, une petite armée de saisonniers est embauchée pour ramasser et conditionner le fruit. Jadis, les agriculteurs faisaient appel à des grimpeurs, ou « casseurs ». Ces voltigeurs du végétal montaient dans les ramures avec des cordes pour couper les bouquets et les mettre dans des paniers. Désormais, la mécanisation a pris le dessus et c’est avec des grues à nacelles que les cueilleurs s’élèvent jusqu’à la cime des arbres, parfois jusqu’à 20 m de haut, pour ne rien laisser de côté. 

Plus de 1 000 t exportées en Métropole

La Réunion abrite entre 500 et 700 ha de vergers à litchis. Le fort besoin en eau de ce produit lui vaut d’être cultivé exclusivement sur la côte Est. L’intense sécheresse qu’à connue ce secteur de l’île l’an passé a fait baisser les rendements (compensés ici et là par le recours à l’irrigation) mais n’a visiblement pas apaisé l’appétit des consommateurs pour le fruit. Ainsi, plus de 1 000 t (984 t en 2019 ; 1 338 t en 2020) sont exportées chaque année vers la Métropole. Différence notable avec Madagascar, où les fruits voyagent en bateau et doivent être traités au soufre pour supporter le temps de transport maritime, ceux de la Réunion sont expédiés en avion.

 

Réputation d’excellence

Les litchis réunionnais se sont construits au fil des ans une réputation d’excellence. Certains les cultivent même en bio. Ils répondent ainsi à une demande croissante de la part des clients qui apprécient son parfum exotique au début de l’hiver. Conditionné dans des coopératives locales, il arrive généralement sur les étals dans de petites barquettes. Son prix varie en fonction de la qualité et du moment de la saison. Mi-novembre, il n’est pas rare que les litchis s’affichent à plus de 25 € le kilo ! A Noël, en revanche, au pic de la production, son prix baisse.

Au marché du Chaudron, à Saint-Denis…

Tout ce qui n’est pas exporté dans l’Hexagone l’est dans le reste de l’Europe. Une partie est aussi vendue sur les marchés et dans les magasins d’alimentation locaux – tout comme sur des stands provisoires, installés au bord des routes. Une aubaine pour les touristes qui peuvent se délecter à moindre coût de ce nectar ! Ce sera le cas par exemple au marché du Chaudron, à Saint-Denis. Deux fois par semaine le mercredi et le dimanche, cette agora, la plus grande de l’île avec près de 400 stands, regorge de produits locaux… et propose forcément de litchis en saison. 

… et dans les magasins de la côte Est

Sur la côte Est, au plus près des aires de production (hameaux de Bras-Canot, Bras-Madeleine, Petit Saint-Pierre… et jusqu’à Saint-Philippe, au sud-est), on en trouvera dans les boutiques des villes et des villages. Ne pas oublier aussi d’aller rendre visite aux deux magasins du réseau « La Ruche qui dit Oui », spécialisés dans la vente de produits de producteurs, à Sainte-Marie et à Saint-André. Chaque semaine, les fermiers des environs viennent y écouler leurs produits. On trouve aussi les litchis sous forme de jus, de sorbets, de punchs et même en rhums arrangés, tous excellents ! 

Un fruit venu de Chine

L’implantation du litchi à La Réunion, qui concerne de nos jours environ 150 producteurs, n’est pourtant pas… le fruit d’une évolution naturelle. Comme le nom latin de l’arbre l’indique, il provient de Chine. Cultivée là-bas depuis toujours et très appréciée à la table des empereurs, la « cerise de Chine » a été importée à la Réunion et à Madagascar au 18ème s. par un Français, Charpentier de Cossigny. Botaniste et explorateur, il avait rapporté des pieds de litchis à la suite d’un voyage dans l’Empire du Milieu. L’arbre s’était alors rapidement adapté au climat tropical des deux îles.

Cueillis à maturité

La production nécessite de l’attention et un bon environnement. Les différents pieds de variétés de litchis (Toupie, Lisse, Blanc, Kwaï mi…) exigent un « coup de froid » (ou « période de stress ») durant l’hiver austral, entre juin et août. C’est l’une des conditions pour qu’éclosent de jolies fleurs blanches qui seront pollinisées par les abeilles. Apparaitront ensuite de petits fruits verts qui muriront pour être cueillis à pleine maturité à partir de mi-novembre et jusqu’à mi-janvier – ceux de Madagascar, qui voyagent par bateau, sont ramassés verts et mûrissent dans les cales. Après la récolte, période d’activité intense où les cueilleurs sont mobilisés du lundi au dimanche, les fruits sont détachés un à un de leurs grappes et mis à l’abri du soleil.

Frais, en sorbet, confiture, pâtisserie…

Sur place aucune précaution particulière n’est à prendre lors de l’achat, si ce n’est d’éviter les fruits portant d’éventuelles marques noires sur la peau, signe d’un début d’altération. On le déguste frais, en sorbet et en jus mais aussi en salade de fruits, en confiture ou en pâtisserie (tartes, crèmes…). Achetés en métropole, les fruits peuvent se conserver une quinzaine de jours dans un endroit frais, au frigidaire ou enveloppés dans un tissu humide.

Label Rouge

A Noël ou au Jour de l’An, le litchi se marie parfaitement avec le foie gras, le magret de canard ou un gigot. Ah, nous allions oublier… Preuve de sa qualité Premium (taille, maturité et taux de sucre optimums), le litchi de la Réunion bénéficie depuis 2017 d’un Label Rouge

Dernière mise à jour : 25/01/2023

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