À Dubaï, le désert en héritage

Skylines, malls XXL, hôtels five stars… l’histoire de l’émirat semble dissoute dans les signes ostentatoires de richesse. Alors, adieu veaux, vaches, cochons, pour qui pensait découvrir des traditions arabes ? Non ! Chevaux, faucons et dromadaires incarnent la résilience bédouine.

Meydan, l’hippodrome maître-étalon

L’un des plus somptueux champs de course au monde se trouve à Dubaï City. En limite du désert, près des gratte-ciel de Sheikh Zayed Road. Les touristes en séjour à Dubaï n’y vont jamais, hormis les addict de la mythique Dubaï World Cup. Chaque année de janvier à fin mars, la « saison » de galop rassemble les meilleurs pur-sang et jockeys du monde. Normal, après tout : rien que le dernier week-end, à la clôture de l’épreuve… 30 millions de dollars sont distribués aux vainqueurs, à l’issue des neuf courses ! Dont 10 millions pour la seule Dubaï World Cup Race, la plus cotée. Il n’y a pas d’équivalent au monde.

Rien de commun non plus côté installations. Meydan possède un hippodrome avec tribune de 60 000 places, un hôtel intégré top luxe de 284 chambres ouvertes sur l’anneau de course, un golf, un cinéma IMAX, neuf vastes écuries aux stalles climatisées, des piscines de détente musculaire pour les chevaux, des pistes et des manèges d’entraînements. Avec ça, 800 chevaux en résidence, dont quelques-uns des meilleurs pur-sang arabes du monde. Ils sont la propriété d’étrangers et de riches émiratis, dont le Cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum en personne, ruler (émir) de Dubaï.

« Tous les grands entraineurs et jockeys Japonais, Britanniques, Français, Allemands, Africains du Sud, Américains, Australiens, viennent travailler ici », nous confirme Erwan Charpy, un Français, lui-même driver en chef d’une écurie de 50 chevaux, soignés et montés par une armée de grooms (lads) et de cavaliers. Pour visiter les installations, un seul moyen : The Meydan Hotel. Il propose des visites de l’hippodrome et des écuries, deux fois par semaine.

Dubaï Falcon Hospital, SOS urgences rapaces

L’endroit n’est pas touristique. Un petit bâtiment blanc à arcades anonyme, près de la célèbre tour Burj Khalifa. Une clinique vétérinaire mais sans chiens ni chats. Le seul animal de compagnie soigné ici, celui qui vous classe son émir, c’est le faucon. De septembre à mars, leurs propriétaires filent plein pot dans le désert dégourdir les ailes de ces rapaces dressés, qui s’attaquent à l’outarde houbara et au gibier des sables. Des compétitions réunissent les meilleurs oiseaux. Une vraie passion – le « sport des princes » ! -, mais onéreuse et fragile. Car les faucons ont la santé délicate…

Dans la salle d’attente, perché au bord d’un meuble, l’un d’eux, fil à la patte et bonnet de cuir sur les yeux, prend son mal en patience. « Vous êtes ici dans la première clinique vétérinaire de Dubaï consacrée aux faucons », annonce Antonio Di Somma, le fringant « véto » en chef, un italien.

Mais de quoi souffrent les rapaces ? De l’aspergillose, une infection parasitaire. Du bumblefoot, inflammation des bourrelets ou des ergots des pattes. S’ajoutent des problèmes sanguins, gastriques, hépatiques… comme ce grand faucon pèlerin au plumage gris clair, placé en observation. Autant de bobos qui risquent d’affaiblir leurs performances, alors que les meilleurs peuvent valoir plus de 100 000 € !

Au Dubai Falcon Hospital, tout est prévu pour les bichonner, salle d’opération, cabinet de radiologie, labo d’analyses, salle de traitement orthopédique… Une dizaine de personnes, vétérinaires, assistants…, travaille ici à plein temps, au service des 1 700 rapaces qui passent chaque année entre leurs mains. Avis aux apprentis vétos.

Dromadaires, la bosse des courses…

Sur la route à quatre voies qui mène à Al Ain, ville frontière de l’émirat avec Oman, voici Al Lisaili, à 65 km de Dubaï City.
La Mecque des compétitions de dromadaires. Rien de visible n’alerte sur la spécialité locale, si ce ne sont de grands enclos de terre nue, fermés de hauts grillages.
Un marché aux bestiaux ? Non, des parcs pour camélidés. « Come on, you are welcome », nous encourage un homme en gondoura grise. Dans un sous-enclos tendu de toiles, cinq jeunes dromadaires véloces ont le museau aux aguets, le dos protégé d’une couverture damassée. « Ils ont trois et quatre ans. La saison de courses est finie. Mais nous prenons soin d’eux et continuons à les entraîner », explique Rashid Al Mansoori, leur propriétaire.
Ces jeunes trottent derrière des bêtes plus mâtures sur le Camel Race Track, véritable hippodrome à dromadaires. Rashid Al Mansoori nous y emmène dans son 4x4 rutilant. « Mon grand-père, mon père élevaient des dromadaires de course. C’est un vrai hobby », explique ce businessman. En compétition, plus l’animal est âgé, plus la distance s’allonge. Certains atteignent 55 km/h.

D’octobre à mars, les courses suscitent une véritable passion. Les paris étant interdits à Dubaï – islam oblige – les sponsors offrent des lots aux vainqueurs. Et il n’y a plus de jockeys, autrefois… choisis parmi des enfants poids plume venus du Pakistan et du Bengladesh, dont les blessures après chutes ont ému à juste titre l’opinion. A la place : des robots ultra lights, pilotés depuis le bord de piste avec des joysticks ! Comme partout à Dubaï, le high tech s’est greffé sur la tradition. Pour le plaisir et la mauvaise conscience apaisée d’éleveurs « accros » aux courses de dromadaires depuis la nuit des temps.

Dernière mise à jour : 31/10/2018

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