Marie-Galante, l’enjôleuse des Antilles

En excursion ou en séjour, la visite de cette île promet un saut dans « les Caraïbes d’autrefois ». Restée très agricole, celle que l’on nomme la « grande galette » pour sa forme ronde semble avoir oublié le temps, entre les champs de canne à sucre, quelques distilleries fameuses et un rythme de vie presque trop tranquille.

Vivre hors du temps

« Belle-Ile-en-Mer, Marie-Galante, Saint-Vincent… »… Par ces simples mots balancés d’une voix sirupeuse, Laurent Voulzy a fait plus pour Marie-Galante que n’importe quelle campagne de communication institutionnelle. Nous étions en 1993 et le chanteur d’origine guadeloupéenne laissait imaginer aux Français qu’il existait quelque part une île aimable, rêveuse et forcément… galante. Un peu perdue, un peu ailleurs.

Et c’est vrai que débarquer à Marie-Galante depuis Basse-Terre, c’est comme faire un saut de côté, tel un promeneur sur les Champs-Elysées qui se délecterait soudain d’un espace protégé de l’effervescence ambiante. Non pas que le trafic à Basse-Terre ou à Grande-Terre ressemble à celui de la célèbre avenue. Mais ici, finis les tracas urbains de Pointe-à-Pitre, terminées les effets de foule des plages de Saint-François ou de Sainte-Anne. Marie-Galante vit en mode décéléré et c’est très bien ainsi.

Grand-Bourg, « capitale » de l’île et port principal de débarquement des passagers – Marie-Galante est à 45 mn de bateau de Pointe-à-Pitre, Saint-François et Sainte-Anne. Environ 6 000 habitants vivent là, au rythme d’une nonchalance proverbiale. Hormis à l’arrivée des bateaux et au marché, la vie s’écoule tranquillement dans ce petit bourg littoral, paré de maisons créoles en bois et d’autres en béton. Celles-ci sont signées de l’architecte Ali Tur, elles ont été bâties après le passage d’un cyclone ravageur en 1928. Malgré sa candeur, Grand-Bourg concentre l’essentiel de la vie commerçante de l’île, face à l’île de la Dominique.


Un héritage culturel très précieux

Et il ne faut pas aller loin pour s’apercevoir que l’agriculture a été de tous temps son moteur. 2 km à l’est, voici l’habitation Murat. Au 19ème s, ce fut l’une des exploitations de canne à sucre les plus importantes de l’île. Le domaine, d’accès gratuit, dévoile l’ancienne maison de maître et les cuisines, les magasins à vivres et la sucrerie. Un vieux moulin à vent témoigne de l’époque où Marie-Galante en comptait plus de 100. Autant de petites sucreries dont la production était écoulée vers la France. Il ne reste plus qu’une soixantaine de moulins aujourd’hui et si beaucoup sont en ruine, ils font quand même le charme atypique de l’île.

Autre conséquence de la production sucrière : la présence de distilleries. Il en existe trois, Père Labat, Bellevue et Bielle. Cette dernière produit l’un des meilleurs rhums de Guadeloupe. Elle se trouve à 9 km de Grand-Bourg. Les trois sont ouvertes à la visite.

Les deux autres bourgs de Marie-Galante, Capesterre et Saint-Louis, ne dérogent pas à la règle d’indolence qui semble prévaloir sur l’île. Capesterre et ses maisons créoles, au sud-est, est frangée d’un splendide lagon couleur turquoise, bordé de cocotiers et de raisiniers. Saint-Louis, au nord-est, plus ancien village de l’île, frétille au rythme des voiliers qui mouillent dans sa baie. La première propose aussi un moulin (de Bézard, entièrement restauré) et une distillerie (Bellevue), à quelques encablures du centre. La seconde, fréquentée par les skippers, dispose de quelques bons restaurants de mer (L’Assiette des Îles ; Chez Henri…).

On peut rejoindre les trois communes par la route côtière (en voiture ou à deux roues, locations possibles à Grand-Bourg). Cela permet de dénicher les plages les plus agréables ou de rallier des spots de plongée – nous y reviendrons. Mais une fois encore, c’est la vie rurale qui prime à Marie-Galante. Aussi est-il vital d’aller « se perdre » sur les petites routes de l’intérieur pour mesurer à quel point elle est encore vivace.

Le nord s’y prête à merveille. De Saint-Louis, prendre la direction de la rivière du Vieux-Fort et peu avant, tourner à droite sur la D 205, vers Sainte-Thérèse. A vous d’errer alors selon votre inspiration. Au milieu des collines, vous verrez battre la petite vie agricole, avec les vastes champs de canne à sucre, les cases isolées, les attelages de charrettes à bœufs (les fameux cabrouets). Ici et là, quelques moulins à vent ponctuent le décor, Agapy, Saint-Jean…

Cette permanence agricole se retrouve dans les fêtes. Ainsi, ce serait bien le diable si vous ne tombiez pas quelque part un combat de coqs, notamment le week-end. C’est une des distractions favorites des habitants, en dépit de la férocité des combats. Avec de la chance, vous pourrez aussi vous trouver sur l’île à l’occasion d’un concours de bœufs tirants, compétition lors de laquelle de solides bovins sont soumis à l’épreuve de force. Ces animations ont lieu généralement le dimanche, de juin à février.

Dans ce même registre « festif », Marie-Galante commémore chaque année, le 27 mai, l’abolition de l’esclavage. C’est bien le moins quand on sait qu’à la fin du 18ème s., sur 12 000 habitants, elle comptait plus de 9 000 esclaves. Le grand événement de l’île est plus réjouissant : chaque année en juin, Marie-Galante accueille Terre de Blues. Ce festival a été fondé en 2000 autour de l’idée d’associer trois Saint-Louis : Saint-Louis aux Etats-Unis, berceau du blues ; Saint-Louis du Sénégal, symbole des racines africaines ; et Saint-Louis de Marie-Galante, la créole. Cette année, du 7 au 10 juin, sur la scène de l’Habitation Murat (Grand-Bourg), se produiront Lauryn Hill (chanteuse de soul américaine), Malavoi & Ralph Thamar (martiniquais), Tarrus Riley (chanteur de reggae jamaïcain), Tiken Jah Fakoly (célèbre auteur-compositeur et chanteur de reggae, originaire de Côte d’Ivoire)…

Un paradis terrestre préservé

Mais Marie-Galante, on l’a dit, ce sont aussi des plages et des spots de plongée. Côté sable, il n’y a pas de doute : impossible de passer à côté de la longue plage de la Feuillère, à Capesterre. Avec sa barrière de corail au large, ses cocotiers et son sable immaculé, elle entre dans le top 5 des plages de Guadeloupe. Nous accordons aussi des accessits aux plages de l’Anse Feuillard (près de Capesterre, sauvage et isolée), de Moustique (près de Saint-Louis), de Folle-Anse (au nord de Grand-Bourg, longue et bordée d’une forêt) et de l’anse de Mays, à Saint-Louis.

Les plongeurs en bouteilles, eux, partagent entre initiés les petits et grands secrets de Marie-Galante. Une dizaine de spots valent le détour. Parmi ceux-ci : Le Sucrier, entre Grand-Bourg et Saint-Louis, avec sa petite épave entourée d’une faune multicolore (site accessible aux débutants) ; Le Petit Câble, au large de Saint-Louis, connu pour ses tortues et ses poissons-manioc (plongeurs confirmés) ; et La Tâche à Chat, au nord de Saint-Louis, réputé pour être un véritable aquarium caribéen (barracudas, poissons-perroquets…). Sur terre ou dans l’eau, Marie-Galante joue quoiqu’il arrive une partition singulière.

Dernière mise à jour : 29/10/2019

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