La Croissance Touristique au Tournant

Publié le 13 septembre 2017

Alors que la fréquentation a augmenté ces sept derniers mois dans ce secteur qui demeure le pilier économique de l’île, les autorités doivent tenir compte des exigences environnementales et du souhait d’habitants de maintenir intact la qualité de l’écosystème, gage de l’attractivité de la destination.

Les chiffres sont tombés le 10 août, publiés par Statistics Mauritius : de janvier à juillet 2017, l’île Maurice a accueilli 738 206 touristes, soit une hausse de 6,3% par rapport à la même période de 2016. Une année déjà marquée du sceau de la croissance puisque qu’elle s’était soldée par un total de 1,275 M de touristes, représentant une progression de 10,8% comparée à 2015.

Si l’on regarde de près les arrivées depuis le début de l’année, le gros du contingent provient toujours d’Europe, avec 412 724 visiteurs (+ 4,5%). La France est ainsi le premier marché du Vieux Continent avec 149 606 touristes, suivie de la Grande-Bretagne (74 397) et de l’Allemagne (59 526). L’Afrique (incluant La Réunion) vient après, avec 169 985 visiteurs entre janvier et juillet, contre 159 911 durant la même période l’année dernière (+ 6,3%). Troisième marché, l’Asie progresse de 5,4%, entrainée notamment par l’Inde. Seule la Chine régresse (- 2,2%), pénalisée par la réduction du nombre de vols d’Air Mauritius (son manque de flexibilité, disent certains professionnels…), un coût avion élevé (11h de vol) rapporté à la faible durée de séjour et des services terrestres pas entièrement adaptés à ses besoins (langue, cuisine…).

Hormis cette ombre au tableau, les indicateurs sont au vert et les autorités extrapolent une année 2017 plus que positive. Les prévisions portent à 1,360 M le nombre de touristes attendus au 31 décembre (+ 6,6%). Les recettes, elles, pourraient grimper à 58,8 milliards de Rs (1,5 milliard d’€), soit + 5,2% par rapport à 2015.

La logique de la croissance renouvelée est donc tentante. Le pays et son gouvernement sont d’autant mieux enclins à pousser l’avantage que tout l’environnement socio-économique du pays, ultra dépendant du tourisme, les y invite. Investir sans cesse, pour ne pas avoir à reculer…

Les Assises du Tourisme, organisées fin juin au Hennessy Park Hotel sous l’égide du ministre du tourisme Anil Gayan, avec 250 professionnels institutionnels et privés de l’île, ont confirmé cette inclinaison. Objectif : mettre en place une feuille de route pour l’avenir du secteur et « faire du tourisme une industrie plus performante, innovante et axée sur le développement économique (…) en profitant des opportunités offertes par les nouveaux marchés notamment en Asie et en Afrique ». Anil Gayan confirmait cette stratégie quelques jours plus tard, à l’occasion des 50 ans d’Air Mauritius, parlant d’un « tourisme porteur et appelé à durer ». On ne peut être plus clair.

Invitant les opérateurs à renforcer leurs synergies, les Assises ont défini quatre axes de travail pour hisser la qualité et l’image de la destination : l’accessibilité, la visibilité, l’attractivité et le tourisme durable. Derrière ces mots se cachent des initiatives et des demandes réelles : plus de vols saisonniers (un souhait des opérateurs de l’île) ; plus de touristes à hauts revenus des Emirats (en profitant de la desserte du hub de Dubaï) ; plus d’événements (2018 marque les 50 ans du pays et le « festif » devrait être à l’honneur) ; plus de patrimonial (Mahebourg pourrait être transformé en « village touristique »). Et forcément aussi, encore de nouveaux hôtels et équipements.

Des exemples ? L’île a inauguré en août, en présence du 1er ministre Pravind Jugnauth, la nouvelle route d’accès à l’aéroport. Coût : 600 M de Rs (15 M d’€). Confié à un constructeur indien pour 18,8 milliards Rs (0,5 milliard d’€) afin de décongestionner Port-Louis et une partie de l’île, le chantier du Métro Express, lui, doit démarrer en septembre. La création d’un port à Vieux-Grand-Port pour accueillir des bateaux de plaisance est aussi dans les tuyaux. Le gouvernement parle même de développer les îles de l’archipel des Chagos, un territoire sous administration britannique revendiqué par l’Ile Maurice. Et pendant ce temps les projets d’hôtels (ou d’agrandissement)continuent d’arriver…

C’est là que le pays doit rester vigilant. Car la population souhaite que le tourisme sur l’île puisse cohabiter harmonieusement avec un écosystème tropical fragile. C’est la garantie de l’attractivité de la destination auprès des milliers de touristes qui foulent son sol chaque année… et de ceux qui viendront demain.

Ainsi, l’île Maurice doit progresser en matière de gestion des déchets et de tri sélectif. La flore locale mérite d’être mieux protégée par les lois d’importation sur les plantes étrangères, potentiellement contaminantes. Les constructions de routes et de bâtiments doivent prendre en compte les risques d’inondations et de pollution, tandis que l’urbanisation des terres impacte inévitablement la forêt. Du côté des pêcheurs artisanaux, on réclame un partage plus équitable des lagons entre les activités touristiques et les leurs. Le recours aux énergies renouvelables comme le solaire est également à encourager.

Protéger la biodiversité et les écosystèmes marins et côtiers – source d’image positive, de bien-être et d’attractivité – et encourager la délivrance de nouvelles licences hôtelières, tel est le challenge que va devoir affronter dès maintenant l’Etat mauricien.

Dernière mise à jour : 11/02/2022

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