Ces artistes qui ont choisi la Polynésie

Si tant de touristes rêvent d’aller dans l’archipel, on peut comprendre que certaines célébrités aient décidé, hier comme aujourd’hui, d’y voyager ou de s’y installer. Gauguin, Brel, Loti, Brando, Dassin, Antoine… revue de presse de ces personnalités tombées amoureuses de la destination

Paul Gauguin, le précurseur

Le peintre parisien postimpressionniste arrive en Polynésie à la fin du 19ᵉ s., guidé par son goût des voyages et son expérience passée dans la marine – et sans doute pour échapper à la ruine qui le menace à Paris. Déjà venu dans l’archipel en 1862, le fondateur de l’école de Pont-Aven et initiateur de l’Art Nouveau cherche alors un monde « idéal », préservé de l’influence occidentale. Il s’installe d’abord à Tahiti, où il produit près de 100 tableaux et 400 bois sculptés au cours de deux longs séjours, puis jette son dévolu en 1901 sur l’île d’Hiva Oa, aux Marquises. Malgré la fatigue et la maladie, il va s’astreindre à peindre et dessiner le décor qui l’entoure, les paysages, les habitants et surtout les femmes, dans son style très coloré si particulier. Peu apprécié des Marquisiens où il semble profiter de son statut d’Européen (notamment en « enlevant » des jeunes filles), il meurt deux ans après, en 1903. Enterré au cimetière d’Atunoa (le même où trône la sépulture de J. Brel), ses toiles polynésiennes rencontreront un succès fou à Paris lors d’une exposition au début du 20ᵉ s., contribuant à la notoriété de la destination. À Hiva Oa, il est possible de visiter le Centre Culturel Paul Gauguin et la Maison du Jouir, où l’artiste habita.

Jacques Brel, l’hommage émouvant

Lui aussi a donné ses lettres de noblesse à la Polynésie, et notamment aux Marquises. L’immense chanteur décide, à la fin des années 1960, d’entamer un périple en mer autour du monde, sur son voilier. En 1975, il débarque aux Marquises et en tombe immédiatement amoureux. Comme Gauguin, Hiva Oa sera son refuge. Durant trois ans, il partage la vie des Marquisiens, se fait des amis. Il aime être là, incognito, loin des rampes lumineuses du music-hall. Il loue une maison dans le village d’Atuona mais exige, à sa mort, qu’elle soit détruite – il ne veut pas qu’elle devienne un lieu de culte. Car l’homme se sait malade, atteint d’un cancer. Sur place, il achète un avion, avec lequel il embarque ses proches pour des périples d’île en île. Obligé de rentrer en France pour se soigner, il décède à Paris en 1978. Son corps sera rapatrié à Hiva Oa, où il est enterré. À la place de sa maison, une autre a été construite et on peut découvrir ce qu’il aimait tant : la vue sur l’océan, les sommets acérés et verdoyants… Comme touriste, on ira au centre culturel où, dans l’espace Jacques Brel, se trouve toujours « Jojo », son petit avion, ainsi que des souvenirs de sa vie aux Marquises. Le cimetière du Calvaire, lui, abrite toujours sa tombe. 

Polynésie

Pierre Loti, un poète à Tahiti

Écrivain voyageur, Pierre Loti, de son vrai nom Julien Viaud, arrive en Polynésie comme officier de marine en 1872, à l’âge de 22 ans. Après être passé par les Marquises, il ne reste que deux mois en escale à Tahiti, un laps de temps suffisant pour alimenter son imagination et sa plume et aboutir à la publication du « Mariage de Loti », un livre dans lequel il décrit la vie quotidienne sur l’île et la culture locale, qu’il estime à la fois authentique, mais déjà pervertie par la colonisation. Il y décrit les mœurs polynésiennes, l’apparente facilité à conquérir les femmes… Il « peint » aussi avec talent le décor qu’il découvre les lumières, les paysages, le rythme de vie… insérant dans ses phrases une part d’imaginaire parfois éloignée du réel, tordant le coup à certaines évidences. C’est le propre de la littérature, de la fiction. C’est d’ailleurs à Tahiti que l’auteur prend son nom de Loti, donné par une domestique de la reine Pomaré, épouse du dernier roi de Tahiti – Loti signifie « rose », en tahitien. Sur place, un buste de l’auteur trône depuis 1930 au lieu-dit Puaatehu, dans la vallée de la Fautaua. Comme un dernier hommage à cet écrivain amoureux… d’exotisme.

L’exotisme selon Pierre Loti

On prête à Rabelais d’avoir inventé l’adjectif « exotique », qui désigne un cadre naturel, végétal et animal nouveau, dans une contrée en général lointaine. Mais c’est bien grâce à des auteurs comme Pierre Loti ou Victor Segalen qu’apparait au 19ème s. le mot exotisme dans la littérature. Il pointe le goût des Occidentaux, alors en pleine quête coloniale, pour des coutumes et des formes d’art issues de terres étrangères. Dans ses romans, Le Mariage de Loti (1878, sur Tahiti), Aziyadé (1879), Fantôme d’Orient (1892), Les Derniers Jours de Pékin (1902)… Pierre Loti exalte auprès de ses lecteurs le rêve tahitien, turc ou asiatique. Pour lui, le voyage a été un moyen d’échapper aux pesanteurs d’une enfance petite-bourgeoise mais aussi un formidable levier de connaissance, de découverte des lieux et des gens… Près de 150 ans plus tard, les voyageurs des temps modernes ne font pas autre chose.

Joe Dassin, la fin tragique

Le chanteur populaire des années 1970, célèbre pour ses tubes « L’Amérique », « Les Champs-Élysées » ou « Les Daltons », aime les tropiques et a déjà passé des vacances aux Antilles avec ses amis Johnny et Sardou. En 1972, il arrive pour la première fois en Polynésie, sur les conseils de son autre ami, le chanteur Carlos. Immédiatement séduit, Joe Dassin décide d’acheter une maison à Tahaa,l’île Vanille. Visible seulement en bateau ou à pied entre deux pointes sauvages, près de la baie Hurepiti, la propriété existe toujours. Les locaux continuent de l’appeler la maison Dassin, bien qu’une partie ait été depuis acquise par le territoire de la Polynésie française (une autre partie reste privée et strictement interdite d’accès). Déprimé depuis sa séparation avec la mère de ses enfants, Joe Dassin avait le cœur fragile. Malgré plusieurs alertes en 1979 et début 1980, il décide de partir se reposer en Polynésie, contre l’avis de ses médecins. Le 20 août, il décède d’un infarctus dans un restaurant de Papeete. Une plaque commémorative rappelle son souvenir au centre commercial Vaima, à la brasserie Le Rétro. Le chanteur, lui, est enterré à Hollywood.

Marlon Brando, un géant à Tetiaora

Polynésie

Si un acteur doit être indiscutablement rattaché à la Polynésie, c’est bien Marlon Brando. La star américaine découvre Tahiti pour la première fois au début des années 1960, à l’occasion du tournage du film « Les Révoltés du Bounty ». Coup de foudre ! A la fois pour la destination et pour sa partenaire tahitienne à l’écran, Tarita Teriipaia. Ils auront deux enfants et Marlon Brando finira par acheter en 1966 l’atoll de Tetiaora, à 50 km au nord de Tahiti. Un petit archipel de 12 motu et d’environ 70 km², ancienne propriété de la famille royale de Tahiti. L’acteur y séjournera régulièrement tout au long des années 1970 et 1980 et y construira même un hôtel, le « Tetiaora Village », dans ce paradis où l’ogre de cinéma avouait s’être rapproché d’une forme de paix. Après sa mort en 2004 à Los Angeles, à 80 ans, Tetiaora deviendra selon ses vœux une destination préservée, au luxe et à la nature inviolée. Depuis 10 ans, l’hôtel The Brando accueille une clientèle privilégiée amenée par avion privé sur cet atoll de rêve où les habitations sont camouflées dans la végétation…

Antoine, le chantre des îles

Avec sa chemise à fleurs, il a toujours fait couleur locale. L’ancien chanteur, né à Madagascar, devenu photographe, réalisateur de films et auteur de livres, est un amoureux inconditionnel des îles et notamment de la Polynésie. Après avoir publié « Îles était une fois », il commet en 2016 un autre ouvrage mêlant photos et portraits, « Escales en Polynésie ». A l’époque de la sortie du livre, il avouait ne plus être le même depuis qu’il avait découvert la destination et passer la moitié de l’année sur place. Ce grand voyageur des mers devant l’éternel, adepte de voile, est incollable sur la Polynésie française, les Tuamotu, Gambier, Australes, Marquises… Il y vogue d’île en île, à bord de son bateau Banana Split, réservant le reste du temps à sa maison en Auvergne.

Dernière mise à jour : 07/03/2024

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