Carnaval de La Vega, que le Diable vous emporte !

→ Les tropiques ont le don de la fête. En janvier, février et mars, les carnavals expriment ce caractère inné avec la plus grande exubérance. Pour les touristes en séjour sur les îles à cette époque, c’est l’occasion unique de s’immerger dans la culture locale.

Carnavals 2/4

La Vega en liesse

Dans cette ville du centre du pays, la fête prend un tour spectaculaire chaque dimanche de février avec des défilés de groupes colorés et bruyants portant des masques de diables. Des centaines de milliers de personnes assistent à ces représentations hors normes et se laissent emporter le soir par l’ambiance de liesse de la cité.

En temps normal, peu de touristes s’arrêtent à La Vega. La ville de 400 000 habitants placée au centre géographique (ou presque) du pays est une cité moderne et banale, succession d’entrepôts et de quartiers sans âme. Bien que Christophe Colomb l’ai érigée à l’époque en bastion important pour protéger les mines d’or du Cibao toutes proches, les voyageurs la traversent aujourd’hui rapidement, sur le chemin de la côte nord ou des territoires verdoyants de la Cordillera Central.

A La Vega, no se pasa nada… Sauf en février. Tout change à la mi-carême avec le carnaval, le plus pittoresque de la République Dominicaine. La raison se perd dans la nuit des temps mais on célèbre ici la « renaissance » annuelle avec une folie, une joie de vivre et une exubérance inégalées dans le pays.

Les rendez-vous à ne pas manquer

Chaque dimanche, ainsi que le 27 février, jour de fête nationale, il faut se poster dès midi le long de l’avenida José Horacio Rodriguez, au centre-ville. Des groupes de carnavalistes issus des clubs, des associations, des quartiers de La Vega mais aussi d’autres régions défilent en musique – très forte -, en danses – endiablées - et en costumes – très colorés. Chaque membre porte un masque effrayant et des cornes, rappelant le Diable.

L’ambiance monte en puissance au fil de l’après-midi et il faut être là dans la tranche horaire 16h-17h, lorsqu’arrivent les chars les plus impressionnants, accompagnés de sonos dont les décibels n’ont rien à envier aux beats des rave parties ou des concerts electro. Comme au sambodrome de Rio, le défilé est l’occasion d’organiser des concours de masques, de costumes et de danses. Pendant un an, les groupes ont travaillé pour être les meilleurs.

Les figures emblématiques du Carnaval

Les diablos cojuelos ne sont pas des monstres. Ce sont des personnages folkloriques agités censés rappeler les chevaliers du Moyen Âge. Derrière leur cape, tunique et masque effrayants, en forme de visage déformé ou d’animal imaginaire, ils n’ont qu’un but : amuser la galerie par leurs pitreries et identifier dans la foule ceux qui ont commis des péchés – attention à vous ! Ceux-là seront symboliquement châtiés à coups de fourches (en plastique…) ou de chambres à air…

A moins d’être un ange à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession, les touristes visés pourront toujours aller expier leurs fautes à la cathédrale de l’Immaculée Conception, ou au sanctuaire Notre-Dame de la Miséricorde. La première est l’une des plus grandes du pays et peut accueillir 1 000 paroissiens, sous un Christ représenté curieusement ressuscité, et non en croix. Le second, à cinq minutes de la ville, est blanc comme un… innocent. Il est situé sur une colline à l’endroit même ou, selon la légende, Christophe Colomb aurait planté une croix lors d’une célèbre bataille contre les Indiens Tainos.

Mais nous divaguons, nous divaguons… et avant de joindre les mains pour obtenir votre salut, vous risquez fort de tomber à la renverse les bras en croix ! La faute à quoi ? A l’ambiance déchainée qui suit le défilé, bien entendu. Car après le sport carnavalesque, la folie sonore et l’explosion de couleurs, place à la frénésie gastronome et musicale.

Festival de saveurs et de musique

Et vous avez de la chance. Car La Vega est depuis toujours au cœur d’un terroir agricole de grande réputation. Légumes de plaine, fruits et viandes des montagnes : dans les stands de rue, à des prix défiant toute concurrence, vous goûterez avec bonheur au sancocho (ragoût), au mondogo et autres chicharones. En ville, des restaurants comme El Naranjo ou El Zaguán proposent ces plats dominicains. Le tout arrosé de rhum, il va de soi !

Quant à la musique, elle est omniprésente et les accords s’enchainent parfois jusqu’au bout de la nuit. Partout en ville, orchestres, groupes et vedettes de variété se démènent au son du merengue, de la bachata et de la salsa. Avant un gigantesque feu d’artifice. Saga La Vega, aurait pu chanter Yannick Noah !

Une renommée internationale

Le carnaval de la ville n’est pas un petit comice de campagne. Après sa mise sur orbite en 1947, il est devenu Patrimoine de la nation en 1977 puis institutionnalisé en 1983 avec la création de l’Unión Carnavalesca Vegana, chargé de défendre sa spécificité. Dix ans plus tard, il prend une autre dimension avec le soutien du groupe de communications Medrano. Le carnaval est diffusé à la radio puis à la télé.

D’autres entreprises dominicaines ont suivi et leur sponsoring offre désormais aux groupes artistiques les moyens de réaliser des prestations très élaborées. Parmi la centaine de groupes à défiler, composés chacun de 10 à 30 membres, certains ont acquis une belle réputation. C’est le cas de Los Escorpiones, Las Hormigas, Las Gacelas, Los Rookies, Los Cavernarios ou Los Rankeaos.

Les meilleurs artistes nationaux se produisent aujourd’hui à La Vega, ainsi que des vedettes de la scène Caraïbe et d’Amérique Centrale. Le carnaval est devenu un rassemblement de portée internationale, l’un des plus importants de la zone Caraïbe. 500 000 visiteurs assistent chaque année à ce vacarme coloré. Peut-être vous demain ?

Quoi faire après le carnaval ?

Quoiqu’il en soit, même si la musique n’est pas votre… verre de rhum, le passage par La Vega vous ouvrira les yeux sur une autre réalité du paysage dominicain. A deux pas se trouvent en effet Jarabacoa et Constantza, deux villes de montagne, fraîches et accueillantes. Rien de tel pour récupérer, sur les chemins d’altitude, après les excès carnavalesques…

Et si vraiment vous avez succombé au virus de la fête, prolongez le séjour jusqu’au 4 mars. Ce jour là, la capitale Santo Domingo accueille le Carnaval Domenico Desfile Nacional, plus grand défilé de République Dominicaine, regroupant des participants des 31 provinces du pays. La « Rep Dom » en mode festif, ça kiffe…

Dernière mise à jour : 14/01/2023

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