Le Baseball Roi de la Rép - Dom

Le baseball, un sport « d’Américains » ? Allons donc, partez en voyage en République dominicaine et vous verrez que, là-bas, cette discipline est une vraie passion. Bien plus que le football ou toute autre pratique sportive ! Explications. 

A nous Français qui ne comprenons pas grand chose au baseball (ou, pour être honnête, rien du tout…), il est surprenant de voir ce sport mener la danse en République dominicaine. Comment ça ? Le football ne serait pas roi dans ce pays latin d’Amérique, où du Mexique au Brésil en passant par le Costa Rica et la Colombie, tout le monde ou presque ne jure que par le ballon rond ?

Lanceurs à casquettes

Eh non ! Ici, la pelota n’est pas ce gros ballon à carreaux blancs et noirs qu’il faut propulser dans les buts adverses mais bien une petite balle dure qu’un lanceur à casquette (obligatoire, la casquette du lanceur, au baseball !) doit envoyer à son receveur sans que le batteur interposé n’arrive à la frapper. Vous suivez ? Un peu ? Pas du tout ? On va vous aider – ou du moins essayer – à mieux connaitre ce sport et à vous faire apprécier l’importance de sa place en « Rep Dom ».

Les historiens du sport se perdent en conjectures sur l’introduction de ce sport dans l’île. Même la date fait débat. Pour certains, c’est 1894. Des Cubains exilés – ils ont été nombreux à émigrer sur l’île, ce qui explique aussi la place importante prise par l’économie du cigare – auraient importé ce sport à leur arrivée. Pour d’autres, c’est sûr, tout provient des frères cubains Ignacio et Ubaldo Alomá. Ces deux joueurs auraient été les premiers à introduire le base-ball en 1886, à San Pedro de Macorís. 

Cubains ou Américains ? That’s the question…

Pas du tout, rétorquent d’éminents experts ! Ce serait bien également en 1886, mais grâce à des marins cubains. Lors d’une escale près de San Pedro de Macorís, ils auraient fait une « démo » sur un terrain vague, abandonnant sur place leurs battes et leurs balles… Sans vouloir compliquer le tableau, de hauts spécialistes assurent de leur côté que le base-ball aurait été véritablement introduit en 1916, lors de la première occupation américaine…

Quelles que soient les batailles de « sachants » sur son origine, une chose est sûre : le baseball a pris de l’ampleur durant les années 1940. En effet, à cette époque, des tournois sont organisés sous l’influence du maître du pays, le dictateur Rafael Trujillo. Une enceinte sportive est construite en 1946 dans la capitale Santo Domingo, le stade Quisqueya.
Dans les années 1950, le base-ball se structure, avec la création de la Ligue de baseball professionnelle de République dominicaine (LIDOM). Le premier match « pro » a lieu en 1956, au stade Quisqueya.

Ouille, tâche difficile… On va essayer. Alors voilà : le base-ball se joue à deux équipes de neuf joueurs, sur un terrain conçu en forme de quart de cercle. Une partie de baseball se déroule en neuf manches. Chaque équipe est tour à tour en attaque (à la batte) ou en défense (au lancer). En défense, le lanceur envoie la balle à son receveur. Placé entre les deux, le batteur doit tenter de la frapper pour éviter qu’elle n’arrive au receveur.

Le mieux est d’aller voir un match…

Un point est marqué lorsque le batteur a réussi à frapper la balle dans une limite précise du terrain. Il se met alors à courir, faire le tour des trois « bases » et revenir au « marbre » en réalisant le circuit complet du « diamant ». One point ! Le rôle des défenseurs (les lanceurs) est donc d’empêcher l’équipe adverse de marquer des points, en lançant la pelota de telle façon que le batteur ne puisse la frapper trois fois de suite. Sauf si un autre défenseur (un réceptionneur) attrape la balle frappée par le batteur de volée, sans qu’elle ne touche le sol…. Vous n’avez rien compris ? Nous non plus !! Le mieux est d’aller voir un match… et d’essayer de découvrir pourquoi, subitement, le public se met à acclamer une équipe - il a du se passer quelque chose sur le terrain !

Le base-ball est le sport n°1 du pays. Véritable passion nationale, il représente pour certains jeunes l’espoir d’une vie meilleure, à l’instar des joueurs dominicains ayant réussi à faire carrière aux Etats-Unis. Les habitants du pays suivent avec grand intérêt le championnat US, la MLB (Major League Baseball). Parmi les équipes yankees « pros », les White Sox de Chicago, les Dodgers de Los Angeles, les Giants de San Francisco… sont de véritables icônes, dans lesquelles ont joué d’illustres players issus de la République dominicaine. 

Saison de mi-octobre à fin janvier

Certaines de ces équipes ont vu passer des légendes, à l’image de Sammy Sosa (ancien cireur de chaussures dans la rue), Robinson Canó, José Reyes, Juan Marichal, Pedro Martínez, David Ortiz… En République dominicaine, la saison de base-ball s’étend de mi-octobre à fin janvier. Six équipes professionnelles s’y affrontent : les Tigres del Licey et les Leones del Escogido (qui reçoivent à domicile au stade Juan Marichal, à Santo Domingo), Las Águilas Cibaeñas (stade Cibao, à, Santiago), Las Estrellas Orientales (stade Tetelo Vargas, à San Pedro de Marcorís), Las Gigantes del Cibao et Las Toros del Este, réunies dans la Ligue dominicaine de base-ball.

Ligue Dominicaine de Baseball

En décembre se déroule la série régulière ; en janvier, c’est le tour des éliminatoires. Arrive ensuite la compétition des Caraïbes, où la « Rep Dom » affronte le Mexique, le Venezuela et Porto Rico. L'équipe dominicaine a remporté en 2013 la Classique mondiale de base-ball, battant en finale Porto Rico. 

Un site web pour voir le calendrier des matchs : lidom.com

Pour assister à une rencontre nationale et connaître le calendrier des matches, un juego de pelota, comme disent les dominicains, une seule piste : le site web de la Ligue Dominicaine de Baseball, lidom.com. N’hésitez pas à interroger le personnel de votre hôtel pour vous faire aider à réserver un billet.

 La République dominicaine est le premier « fournisseur » de joueurs étrangers de la ligue américaine MLB. Certains sont devenus de véritables légendes (voir plus haut), au point que quelques-uns ont été sélectionnés dans le MLB All-Stars : Sammy Sosa mais aussi Robinson Canó, Juan Marichal, Manny Ramirez, Vladimir Guerrero… Deux de ces joueurs ont été admis dans le Hall of Fame de Cooperstown, le « Temple de la Renommée » du baseball (un musée, dans l’Etat de New York) : Juan Marichal (pitcher des San Francisco Giants) en 1983 et Pedro Martínez (pitcher des Red Sox de Boston), en 2015.

Beaucoup de dominicains jouent dans la rue, les champs de canne à sure, les terrains vagues… C’est l’espoir, pour les meilleurs, d’être repérés et d’intégrer une équipe, avant d’accomplir « le rêve américain ». Ce sport est un « lisseur » social, les différences de classe s’estompent sur le terrain, à l’instar du rugby en Europe. Le baseball est un véritable sport national. Il devance le football, le volley-ball, le basket-ball, la boxe et l’haltérophilie.