Port Louis

Peuplée d’environ 150 000 habitants (12% de la population du pays), la capitale de l’Île Maurice se déploie au nord-ouest du territoire, au bord de l’océan Indien. Appuyée à l’est sur un amphithéâtre de montagnes grimpant à 800 m d’altitude, elle bénéficie d’un environnement agréable. C’est la capitale politique, culturelle et économique de l’île. Une ville bouillonnante, mélange d’architecture moderne (buildings) et traditionnelle (maisons coloniales), sans qu’on n’y distingue vraiment une réelle cohérence – c’est son charme ! 

La plupart des visiteurs s’accordent généralement une petite journée pour la découvrir, entre séances de shopping et balades sur le front de mer. La ville, hélas fortement embouteillée aux heures de pointe, mérite pourtant mieux qu’un simple aller-retour. Avec ses musées, ses quartiers communautaires, son port de commerce, sa street-food conquérante, son marché et son dynamisme stimulant, elle incarne la vigueur d’une nation jeune et entreprenante.

Port-Louis s’est développé au 18ème s. grâce au gouverneur français de l’île, Mahé de la Bourdonnais. Dans ce qui n’était qu’un petit port de commerce, il décide de fonder en 1735 la capitale du pays. Port-Louis (nom donné en hommage à Louis XV) devient alors le siège de la colonie, attirant services administratifs, banques et permettant au port de connaitre un grand essor en raison de sa situation sur la route des Indes.

Une épidémie de malaria en 1865 puis le percement du canal de Suez en 1869 provoqueront son déclin « colonial ». De nos jours, Port-Louis concentre une partie des richesses de l’île et demeure l’un des ports les plus actifs de l’océan Indien.

En voiture de location ou en excursion organisée depuis votre lieu d’hébergement. Si l’on opte pour la première option, mieux vaut éviter les heures d’entrée et de sortie de bureaux. Le trafic automobile frise la congestion, beaucoup d’employés résidant en dehors de la capitale. 

Les places de parking en centre-ville, sur la voie publique, sont rares et payantes (sauf le dimanche). Au sud-ouest du cœur de ville, le grand parking de Caudan (Caudan Waterfront) constitue une bonne option pour se garer. Autre possibilité : le Park and Ride par United Docks. Proche du Caudan Waterfront, il dispose d’une navette gratuite pour aller au centre-ville, normalement opérationnelle de 7h à 19h.

Pour les touristes séjournant à Flic en Flac ou du côté du Morne et de Bel Ombre (sud de l’île), une autre possibilité consiste à se garer à Rose Hill, près de la gare terminus du Métro Express, au sud de Port-Louis. De là, en 6 stations, on arrive à Port-Louis Victoria Central, prêt à visiter la ville.

Déambuler sur Caudan Waterfront

Il semblerait que ce soit le point d’entrée quasi inévitable de Port-Louis. C’est plutôt normal, le grand parking de Caudan étant proche. Caudan Waterfront peut se résumer à une immense aréna commerciale bâtie sur la rade de Port-Louis. On y trouve quantité de boutiques, cafés et restaurants, un cinéma et le casino.

Le secteur est célèbre pour son allée des parapluies, voie piétonne recouverte d’ombrelles multicolores et animée par de petits commerces et des vendeurs ambulants. C’est le soir, et notamment le week-end, que l’ambiance y est particulièrement agréable, avec des groupes de musiciens installés, tout à côté, sur la place du Caudan. Près de l’allée se trouve aussi le Craft Market, vaste marché couvert dédié à l’artisanat et aux vêtements. Il fait face, de l’autre côté d’un pont, au récent Caudan Arts Center, une vaste salle de spectacles et de conférences contemporaine.

Visiter le Blue Penny Museum

C’est certainement l’un des musées les plus intéressants du pays. Consacré à l’histoire de l’île Maurice, on découvre dans cette belle maison coloniale à double étage et véranda l’aventure de la colonisation, le destin de Port-Louis, l’épopée du timbre-poste mauricien et un espace consacré à la romance de Paul et Virginie. Une jolie boutique propose des souvenirs artistiques et culturels de choix.

Arpenter le centre ancien

Du port à l’hôtel de ville, le centre historique de Port-Louis est circoncis dans un petit périmètre. Il démarre à la Place d’Armes avec, face au port, la statue de Mahé de la Bourdonnais, fondateur de la capitale en 1735. Large esplanade bordée de palmiers royaux, la place est fermée de l’autre côté par l’Hôtel du Gouvernement, plus ancienne bâtisse de Port-Louis, édifiée au début du 18ème s. durant la colonisation française. Elle abrite le Parlement.

Par Intendance Street, on rejoint le théâtre municipal, du 19ème s. Joliment restauré et bénéficiant d’une acoustique réputée, il dresse sa façade jaune claire sur la rue, soutenue par des piliers en pierre volcanique. Voir ensuite la charmante rue tortueuse du Vieux Conseil et, plus loin, les adorables maisons coloniales créoles chics de Saint-Georges Street, évocation émouvante de Port-Louis au 19ème s.

S’enivrer de senteurs au marché central

A deux pas de la place d’Armes, le marché central rassemble tous les symboles habituels des marchés sous les tropiques : coloré, enfiévré, odorant et exotique. Couvert, on se perd avec délice dans les allées bordées d’étals de fruits et de légumes, d’épices, de « cuisine de rue » (gâteaux piments, dholl puris…), de vêtements, d’artisanat… Le marchandage est de rigueur.

Se perdre dans Chinatown

Au nord de la Jummah Mosquée (19ème s.), Royal Road et ses rues adjacentes prennent une coloration typiquement chinoise. La communauté mauricienne, dont les premiers membres sont arrivés de la région de Guangzhou à la fin du 18ème s., anime ici toute une panoplie de commerces et d’édifices typiques de l’Empire du Milieu : boutiques de médecine traditionnelle, magasins d’alimentation, cafés, pagodes… Un plongée obligatoire si l’on veut mieux comprendre la diversité culturelle de l’île Maurice.

Se reposer au Jardin de la Compagnie

Envie d’un moment de calme ? Cap sur ce jardin situé quelques pas au sud de la place d’Armes. Des allées avec des bancs, de grands arbres séculaires, des sculptures de personnages ayant marqué l’Histoire de l’île… ce parc est idéal pour se reposer ou manger un morceau sur le pouce avant de repartir à l’assaut de la ville. A voir aussi : le musée d’histoire naturelle, pour tout savoir sur la faune de Maurice et notamment sur le célèbre Dodo, animal disparu à la fin du 17ème s.

Grimper à la citadelle

Après la visite de la ville, il est temps de la découvrir dans son ensemble. Plusieurs points de vue permettent d’en prendre la mesure, parmi lesquels celui offert depuis la Citadelle (Fort Adélaïde). Relativement facile à rejoindre depuis le centre, ce fortin bâti par les Anglais en 1834 ouvre une vue panoramique sur la cité et le port. Quelques boutiques permettent d’acheter des souvenirs.

Plonger dans l’Odysseo

Ouvert depuis septembre 2021 sur le front de mer, à Caudan, cet océanarium est la nouvelle attraction de Port-Louis. Sur 1,5 ha, 45 bassins permettent d’admirer plus de 3 500 animaux marins (10 000 sont attendus à terme), parmi lesquels des requins à pointe noire, des poissons-chats, des coraux…. Le projet inclut une dimension environnementale avec notamment un centre de recherches sur les coraux et de la médiation autour de la préservation de l’écosystème marin. Un bassin tactile permet l’interaction avec certaines espèces. A voir sans délai !

Découvrir Aapravasi Ghat

Derrière ce nom à consonance indienne se cachent d’anciens baraquements qui accueillirent de 1850 à 1923 les travailleurs immigrés venus d’Asie. 500 000 débarquèrent à l’île Maurice durant cette période, parmi lesquels de très nombreux Indiens mais aussi des Chinois et des Africains. Le site, installé sur les quais face à la gare routière, est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2006.Il témoigne de cette immigration de travailleurs sous contrat embauchés pour remplacer les esclaves dans les exploitations de canne à sucre, après l’abolition de l’esclavage.

La visite dévoile plusieurs vestiges, tels les salles communes, l’hôpital, les cuisines et l’étonnant escalier semi couvert de 16 marches que tous empruntèrent pour s’enregistrer comme immigrants. Un centre d’interprétation, avec films, documents et objets, rappelle les faits historiques de cette immigration qui explique, un siècle plus tard, la multiethnicité de l’île Maurice.

Faire le plein de street food

C’est l’un des charmes de Port-Louis. Ville de melting-pot culturel, sa cuisine est à cette image et s’affiche dans la rue grâce à petits commerces et des échoppes ambulantes. Sur Caudan Waterfront, comme dans le vieux centre, il faut se laisser embarquer par ces odeurs et saveurs et goûter aux spécialités : jus de fruits frais, faratas de manioc aux légumes, dholl puris, gâteaux piments, boulettes chinoises, mines frits, byryani… C’est aussi, en mangeant sur le pouce, un prétexte intéressant pour observer les Mauriciens et échanger avec eux.

Assister aux courses à l’hippodrome Champ de Mars

Les courses hippiques appartiennent au patrimoine mauricien. Chaque année durant la saison, les samedis de mai à décembre, l’un des plus vieux anneaux de courses de l’hémisphère sud (il date du début du 19ème s.) s’anime autour des Mauriciens venus en nombre pour parier. Un spectacle original et haut en couleurs, parfait pour tremper dans la culture populaire mauricienne.

S’autoriser une séquence de shopping

Centre commercial de Caudan Waterfront, Crafts Market, Astrolabe (autre waterfront, plus petit), boutiques du centre-ville… les occasions d’achat ne manquent pas. Pour les fans de tissus exotiques, cap sur la rue de la Corderie. Ceux qui recherchent des produits de quincaillerie (mais en a-t-on vraiment besoin lorsque l’on est en vacances ?) iront en trouver Route Royale.

S’émouvoir à la maison créole Euréka

Du début du 19ème s., cette maison créole située à Moka (périphérie sud de Port-Louis), est typique de la vie coloniale sous les Anglais et les Français. En forme de rectangle, sur deux niveaux avec une varangue courant tout autour du rez-de-chaussée, elle fut la propriété de la famille Le Clézio (celle de l’écrivain) de 1856 à 1985. Sa visite est d’autant plus intéressante qu’elle se situe dans un cadre de nature remarquable, dans une réserve de près de 30 ha avec de superbes cascades.