Quel Mexique derrière la côte ?

C’est l’une des plus grandes zones touristiques au monde. Sur près de 100 km entre Cancún et Tulum, le littoral de la péninsule du Yucatán aligne les resorts et ses milliers de chambres. Un tourisme de masse très successful qui permet de découvrir un bel arrière-pays à la civilisation plus que millénaire.

Cancun ou la démesure du Mexique

Autoroute littorale, entre Puerto Morales et Tulum. Ici, les bretelles de sorties ne portent pas le nom de villes mais d’hôtels : Riu Palace, Bahia Principe, Breathless… C’est dire l’emprise du tourisme dans la région. Les barrières de sécurité et postes de garde érigés à l’entrée des resorts en témoignent, qui ouvrent le chemin vers des complexes hôteliers côtiers tous plus resplendissants les uns que les autres.

On connait l’histoire de cette urbanisation. Pour booster le tourisme dans le pays, les autorités sondent dans les années 1970 le potentiel de plusieurs secteurs littoraux, analysant climat, température de l’eau, accessibilité… Les ordinateurs crachent le résultat : le morceau de côte sauvage fermant le golfe du Mexique à la pointe nord-est du Yucatán est le plus propice à l’essor du tourisme. Mangroves et cocotiers n’ont qu’à bien se tenir : en trente ans, le paysage est bouleversé par la construction de dizaines d’hôtels XXL. Et ce n’est pas fini. Les projets continuent d’affluer sur les rares portions vierges encore disponibles.

Les laudateurs diront que c’est le prix à payer pour développer l’économie, créer des emplois, de la richesse. Les contempteurs affirment, eux, que ce tourisme détruit les écosystèmes, pervertit les relations humaines, ne profite qu’à une minorité… A chacun de juger et il n’est pas dans nos intentions de le faire ici. Toujours est-il que la clientèle, pour l’instant, applaudit. Le Mexique a reçu 35 millions de touristes internationaux en 2016, soit 9% de plus par rapport à 2015. Une partie d’entre eux est venu s’alanguir sur le sable blanc des resorts de Cancun et la Riviera Maya, parmi lesquels une proportion considérable de nord-américains. La middle-class yankee sait pouvoir y trouver un rapport qualité-prix plus intéressant qu’en Floride ou aux Bahamas.

A fréquenter ces hôtels all inclusive, on ne peut qu’être sensible, sauf exception, à leur qualité architecturale. Qu’ils soient pour familles ou pour adultes, pour des clients en recherche d’animations ou d’autres en quête de repos, d'intimité ou de romantisme ils ont été conçus pour l’hédonisme de touristes occidentaux et il serait de mauvais ton de leur ôter cette qualité. Sauf que. Comment imaginer venir de si loin sans s’intéresser un instant à la culture et à l’histoire de la région dans laquelle on met les pieds ? Imagine-t-on s’enfermer à Venise dans son hôtel sans découvrir le Grand Canal et la place Saint-Marc ? Séjourner dans un resort près de Mombasa sans visiter les réserves animalières kenyanes ?

Derrière Cancun, le Mexique

Ils sont pourtant nombreux ceux qui font le voyage de Cancún et de ne profiter que de Playa del Carmen ou de l’animation nocturne déjantée du club Coco Bongo. Le vrai Mexique est cependant à deux pas, et pas n’importe lequel ! Du 4ème au 12ème s. après J.-C., une brillante civilisation, les Mayas, a prospéré sur ce territoire. Mille ans plus tard, le paysage porte encore les traces de son rayonnement. Il y a bien entendu l’excursion à laquelle de nombreux touristes sacrifient, facilité d’accès oblige : Tulum. A condition d’arriver tôt (ou tard), avant (ou après) la cohorte des bus et de fermer les yeux sur le barnum touristico-commercial à l’entrée du site, quel spectacle magique de découvrir cette cité maya littorale et ses édifices (petits temples, habitations, murs d’enceinte…) perchés sur la falaise au dessus de la mer. Tulum fut construite à la fin de l’empire maya, sans doute comme une cité défensive et commerciale. Elle était encore habitée lorsque les Espagnols conquirent la péninsule du Yucatán en 1544.

Si le site d’Uxmal parait un peu loin (à près de 400 km de Cancún), Chichén Itzá, lui, est plus accessible, à moins de 200 km de la côte. Impossible de rater ces ruines spectaculaires, témoins de l’hégémonisme du site sur la région lors de la domination maya-toltèque, entre le 10ème et le 12ème s. Sur 300 ha, des temples, des puits, des maisons, un observatoire… Conséquence du nombre de visiteurs, on ne peut plus gravir la pyramide principale, désormais protégée de l’usure des milliers de pas touristiques.

A nos yeux, il y a mieux encore que Chichén Itzá : Coba. Parce que ce site maya est enfoui au cœur de la forêt et fait partie de ceux qui ont été le moins restaurés. Il y a moins de monde et le plaisir d’apercevoir à travers la jungle des pyramides isolées – dont on peut gravir certaines pour profiter d’un panorama immense - est total. Le tout est situé à moins d’une heure de Tulum.

La richesse de la région ne se limite pas aux souvenirs mayas. Cette culture n’a d’ailleurs pas entièrement disparue puisque si l’on ne parle plus de peuple maya – la mixité a fait son œuvre -, la langue, elle, est toujours vivante, parlée dans les villages de l’intérieur et enseignée à l’école. Mais le Mexique d’aujourd’hui est aussi à deux pas de la côte. Un conseil : louez une voiture et allez à Valladolid, cette ville de 60 000 habitants située à 160 km de Cancún. Parmi les premières cités espagnoles de la région, elle propose derrière son plan en damier le charme de demeures coloniales aux tons pastel, le beau couvent de San Bernardino de Siena et un marché d’artisanat d’ambiance 100% mexicaine.

Troisième raison de s’échapper des hôtels côtiers : la nature. Une visite dans la réserve de biosphère de Sian Ka’an, au sud de Tulum (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO), rassurerait presque sur l’intégrité préservée de la côte maya… pourtant largement entamée. Au menu : balade en bateau et découverte de la mangrove et des marais.

Ambiance sauvage aussi sur les îles. Au large de Playa del Carmen, voici Cozumel. Bien que très fréquentée (elle dispose de son propre aéroport international), il ne faut pas hésiter à quitter l’animation de San Miguel de Cozumel pour parcourir la côte et surtout s’exercer à la plongée. Les fonds du parc marin sont parmi les plus beaux du Mexique.

Plus éloignée mais nettement plus séduisante, l’île d’Holbox est un éden tropical, avec plages, chemins de terre et ambiance du bout du monde, au milieu d’une population de pêcheurs. A des années-lumière de l’agitation de la Riviera Maya.

Un dernier conseil à ceux qui aiment les surprises géologiques : ils doivent absolument se baigner dans un cenote, ces petits lacs d’eau douce circoncis dans des dépressions karstiques, au milieu des terres. Le Yucatán en compte des dizaines, certains sont aménagés pour le tourisme, avec cabines pour se changer bar et/ou restaurant. Un délice lorsqu’il fait très chaud et que l’on veut s’éloigner de la foule. Vous les trouverez facilement, en demandant à la réception des hôtels ou en flânant dans l’arrière-pays. Nos préférés : les cenotes Kantun Chi, près de Puerto Aventuras et le rancho Santa Cruz, près de Tulum, sur la route de Coba, encerclant une petite île. A deux pas des grands resorts qui doivent servir absolument – aussi – de points d’appui pour investiguer la région et pouvoir prétendre connaître, a minima, ce pan original du Mexique.

Dernière mise à jour : 02/05/2019

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