Les Caraïbes sauvages du Yucatán

Les complexes hôteliers du secteur Cancún-Playa del Carmen ont transformé des kilomètres de côte en spot de tourisme international. Mais il en va différemment au sud, entre Tulum et la frontière du Belize. Resté vierge, le littoral dévoile ici des enclaves de nature qu’il faut découvrir absolument, associées à un séjour all inclusive.

De la zone hôtelière de Playa del Carmen au site maya de Tulum, il n’y a que 60 km. Et une dizaine de km seulement séparent Tulum de l’entrée de la réserve naturelle Sian Ka’an, premier véritable poumon vert de cette vaste région côtière communément appelée la « Riviera Maya ».

Autant dire presque rien et donc une excursion aisément réalisable à la journée depuis n’importe quel resort situé au nord, à condition de partir tôt le matin. La récompense ? Un immense parc naturel constitué de forêt tropicale, de marais et de lagunes, peuplé d’oiseaux et de tortues marines. La biodiversité du site est telle qu’il est classé depuis 30 ans au patrimoine mondial de l’Unesco.

L’intérêt de Sian Ka’an réside paradoxalement dans son aménagement très sommaire. A condition d’aimer les conditions aventureuses et d’être équipé d’un répulsif à moustiques, les activités nature proposées par plusieurs prestataires locaux transforment le visiteur en Indiana Jones d’un jour.

Au menu : kayak dans la mangrove ou excursion en bateau dans la lagune, pour observer quelques-unes des 300 espèces d’oiseaux recensées (aigles, frégates…) mais aussi des crocodiles, des tapirs et, avec de beaucoup de chance et un peu de prudence, un jaguar, un puma ou un ocelot. Entre mai et septembre, les tortues marines viennent pondre sur ce morceau de côte. Il est possible d’observer leur ballet sur les plages.

Pour les moins intrépides, une alternative existe : mettre le cap sur le village côtier de Punta Allen. Au bout de 50 km de piste, parfois difficilement praticable après des pluies torrentielles, bienvenue dans ce village de pêcheurs caraïbe « coupé du monde », seulement animé par quelques bateaux dans le port et des restaurants.

Les fans de « circuits brousse » continueront ensuite la route jusqu’à l’extrême sud de la côte caraïbe mexicaine, à hauteur de la frontière du Belize. Un périple envisageable en véhicule de location (4X4 de préférence) et avec une à deux nuits dans l’un des rares hébergements Premium du secteur, tel le Rancho Encantato, près de Bacalar. Cette bourgade constitue justement la première étape de l’exploration, et plus précisément sa lagune.

Peu avant Chetumal, principale ville du secteur, ce lac étroit long d’une cinquantaine de km ressemble à un lagon prisonnier de la forêt tropicale. Des eaux turquoises et translucides, peu profondes et à température élevée, en font un lieu idéal pour la baignade, le kayak et la voile, trois activités facilement praticables. Les hôtels bâtis le long de la rive proposent tous de louer du matériel. En soirée, lorsque le soleil décline, il n’y a rien de plus romantique qu’une balade pédestre au bord du lac, entouré d’oiseaux et de papillons alanguis. C’est l’heure où le puma, parfois, fait son apparition…

Autre plaisir de la lagune : la présence à proximité d’un cenote, dépression calcaire emplie d’eau douce typiquement mexicaine où il fait bon, aussi, se baigner. Au cenote Azul, « trou bleu » profond de 90 m, vous pourrez nager, plonger et même déjeuner au milieu d’une végétation exubérante. Ce territoire de pleine nature n’a pourtant pas échappé à la colonisation et le fort San Felipe en témoigne. Construit au début du 18ème s., il trône majestueusement au bord de la lagune pour rappeler qu’en ces terres éloignées jadis espagnoles, les attaques de pirates marins (anglais, français, hollandais) n’étaient pas rares et qu’il était nécessaire de se protéger.

Toujours plus au sud, voici Chetumal, ville-frontière avec le Belize. Son intérêt touristique est limité mais elle est un point de passage obligé pour se rendre à la seconde grande lagune de la région, Guerrero. Etonnant endroit. Pas tant pour le site, peu spectaculaire, comparé à Bacalar. Mais inédit en tant que refuge de l’une des rares populations de lamantins du Mexique. Ce mammifère marin à forte protubérance nasale, pesant jusqu’à 600 kg adulte et pouvant vivre 60 ans, est ici protégé depuis 1994. Une équipe de scientifiques s’attache à étudier le comportement de cet animal débonnaire et sympathique, mais fragile. Peut-être aurez-vous la chance de l’apercevoir près du Sanctuario del Manati, là où travaillent les chercheurs.

Il reste encore un secteur à découvrir et c’est peut-être le plus surprenant – le meilleur est toujours pour la fin ! Au bout du bout de la côte mexicaine, voici l’ancien village de pêcheurs de Majahual, « l’anti » Playa del Carmen. Là, pas de resorts XXL mais une ambiance bon enfant entre plage, hôtels – il y en a aussi ! – et lagon. Le tourisme a pour l’heure vocation à rester à taille humaine, même si des aménagements sont en cours. L’intérêt de Majahual réside dans la présence au large des premiers récifs de la seconde plus grande barrière de corail au monde, après celle d’Australie. Elle s’étend ensuite au sud le long de la côte du Belize.

Que faire à Majahual ? Bien sûr, prendre le large ! A 35 km de la côte, l’atoll Banco Chinchorro et ses 50 km de long est un sanctuaire extraordinaire pour les plongeurs. Ils viennent du monde entier observer poissons multicolores et épaves de bateaux, nombreux à avoir fait naufrage dans ces eaux piégeuses. Dans le village, quelques prestataires de plongée, comme Dive Kabhana, proposent des sorties encadrées. Un air de tropiques virginal favorisé par l’isolement des lieux et le maintien d’une atmosphère bon enfant, ni consumériste ni tapageuse.

L’escapade au rythme de la nature est complétée par la présence de restaurants pieds dans l’eau, où il fait bon goûter poissons et langoustes. Avec la qualité d’accueil et de services des grand resorts de la côte nord, voilà une double manière de découvrir intelligemment la côte mexicaine du Yucatán. Il suffit de combiner un séjour all inclusive avec une itinérance intrépide dans ces tréfonds du bord de mer caraïbe.

Dernière mise à jour : 07/02/2020

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