Cancun, la Maya "Story"

Bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols, le Yucatán fut la terre des Mayas. Un peuple structuré autour de cités qui pratiquait l’agriculture et les cérémonies aux Dieux. Accessibles depuis les hôtels de la côte, les vestiges de cette civilisation sont une formidable opportunité de visites culturelles lors d’un séjour entre Cancún et Playa del Carmen. 

Mayas, Olmèques, Aztèques, Toltèques, Incas… comment s’y retrouver ?

Dieu qu’il est compliqué de mettre ces peuples dans des cases ! Essayons d’y voir clair. D’abord les Incas : ils n’ont jamais été rattachés au Mexique mais à l’Amérique du Sud. A son apogée, aux 14ème et 15ème s., cette civilisation précolombienne s’étendait de la Colombie à l’Argentine et au Chili. De nos jours, c’est au Pérou qu’elle s’incarne le mieux. Les cités de Cuzcó et le Machu Picchu, citadelle Inca perchée à près de 2 500 m d’altitude, sont les deux sites où l’histoire de ce peuple est la mieux représentée.

Au Mexique, plusieurs civilisations se sont succédé avant et après J.-C. Première d’entre elles : les Olmèques. Etablis au centre et au sud-est, avec pour capitale La Venta (près de Villahermosa, dans le Tabasco), ce peuple se distingue par son culte de la mort et du Dieu jaguar. Il rayonne sur le territoire au 1er millénaire avant J.-C., avec une apogée autour du 3ème s.

 

Viennent ensuite des civilisations établies dans plusieurs régions dont l’histoire se chevauche. Celle de Teotihuacán (du 1er s. avant J.-C. au 8ème s. après J.-C.) est installée au nord de Mexico.  Elle instaure le culte du serpent à plumes, le fameux Quetzalcóatl. Dans le même temps, au sud, le peuple zapotèque émerge. Régnant dans la région d’Oaxaca, sa période faste se situe entre les 4ème et 8ème s. Les premiers (Teotihuacán) seront chassés par les Chichimèques aux 9ème et 10ème s., eux-mêmes mis dehors par les Toltèques. Les seconds (Zapotèques) seront battus par les Mixtèques, eux-mêmes remplacés au 11ème s. par les Aztèques. Vous suivez ?

C’est dans ces siècles tourmentés qu’apparaissent les Mayas. Eux construisent leur royaume au sud, dans le Yucatán, le Chiapas et même dans les actuels Guatemala et Honduras. Ils semblent apparaître au 4ème s. après J.-C. et vénèrent aussi le serpent à plumes, qu’ils appellent Kukulcan. Ils idolâtrent également Chac, Dieu de la pluie. Leur civilisation se distingue par la pratique de l’agriculture et des connaissances poussées en mathématiques et astronomie.


Leur période faste se situe entre le 7ème et le 9ème s. après J.-C., bien avant l’arrivée des Espagnols. Quand ceux-ci posent le pied au Mexique en 1519, les Mayas ont déjà « fusionné » depuis cinq siècles avec les Toltèques. Arrivés du nord au 10ème s. comme envahisseurs, ils ont créé un empire mixte toltèque-maya, avec Chichén Itza pour capitale. Leur seconde capitale, Mayapán, s’effondrera au milieu du 15ème s., victime de divisions et de révoltes.

 

Au final, ce sont surtout les Aztèques, dominateurs autour de leur capitale Tenochtitlán (Mexico), fondée en 1325, qui auront le plus à souffrir des colonisateurs espagnols. Symbole de cette guerre : la destruction par Cortés en 1521 de Tenochtitlán.

Temples, sacrifices, vie sociale... comment vivaient les Mayas ?

Ce que l’on sait des Mayas provient en gros de deux sources : l’architecture des temples, très nombreux encore au Yucatán et dont les fresques évoquent la vie quotidienne ; et une sorte de bible maya, Popol Vuh, écrite probablement au début du 16ème s., après l’arrivée des Espagnols – une copie manuscrite du 18ème s. est conservée à la Newberry Library de Chicago. 

 

Les Mayas étaient organisés en cités-Etats, probablement parce qu’en ces terres forestières du Yucatán, il était plus facile de concentrer la population en défrichant un seul lieu plutôt qu’en la disséminant partout. Et surtout parce qu’il fallait trouver un site avec de l’eau en quantité ! Principale occupation : l’agriculture. Les Mayas cultivaient la patate douce, le maïs, le manioc, les haricots… Ils faisaient également pousser des arbres fruitiers.

Mais s’ils sont organisés en cités, c’est aussi parce qu’ils se fédèrent autour de temples pour honorer leurs Dieux et les remercier de leur prodigalité. Chac, notamment, Dieu de la pluie, est particulièrement vénéré… à coups de sacrifices animaliers et humains. Pas des poètes, ces Mayas !

 

Peuple à la base pacifique dirigé par des prêtres, les Mayas firent aussi la guerre à leurs voisins. Ils étaient dotés d’une écriture complexe, à l’image des hiéroglyphes, et avaient adopté un double calendrier : solaire et « rituel ». Leur écrits, hélas, disparurent, probablement brûlés pas les conquistadors.

 

Quand ceux-ci arrivent au Yucatán, on est en 1517. L’explorateur espagnol Francisco Hernández de Córdoba accoste notamment sur l’île de Cozumel, au large de l’actuelle Riviera Maya. La réception est houleuse, les Mayas lui sont hostiles. Mais la civilisation maya, victime à la fois de surpopulation, de l’épuisement des sols agricoles puis de divisions internes, n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. 

 

Mayapán, sa dernière capitale, a été délaissée depuis 1441. L’unité maya se disloque en plusieurs entités. Cortés en personne explore le Yucatán et rencontre en 1524 les Itzá, dernier peuple maya à n’avoir pas été conquis par les Espagnols. Le royaume maya n’est plus mais ses populations restent et résistent. Comme au Chiapas, où elles se révoltent à partir de 1712.

 

L’indépendance du Mexique en 1821 fait espérer aux Mayas le desserrement du joug colonial. Mais le 19ème accentue la puissance des Blancs et des métis sur le Yucatán, conduisant à de nombreuses insurrections. Le peuple maya est marginalisé et exploité. Le 19ème s. est aussi le temps de la « redécouverte » de sites mayas. Scientifiques et universitaires du monde entier se passionnent pour les civilisations précolombiennes, explorant la région à la recherche de vestiges.

 

Et aujourd’hui ?

La civilisation maya a disparu mais pas sa population. Même largement métissés, les Mayas représenteraient encore 8 millions de personnes, réparties entre le Mexique (Yucatán, Chiapas), le Guatemala et Belize. Ils parlent une langue vernaculaire, mâtinée de dialectes locaux. Très impactées durant la période coloniale (maladies, travail forcé…) et même après en tant que peuple laissé pour compte, beaucoup travaillent dans l’agriculture. Certains n’ont d’autres choix que d’émigrer vers les grandes villes ou aux Etats-Unis.

 

Quelques kilomètres à peine à l’intérieur des terres, les villages de la Riviera Maya sont encore fortement peuplés de Mayas. Ce ne sera pas la moindre des surprises que de découvrir ces communautés rurales à l’occasion d’une excursion. Car bien sûr, les vestiges se visitent. Le plus connu est Tulum, ville-forteresse bâtie en surplomb de la mer des Caraïbes, à partir du 13ème s. – alors que la civilisation déclinait déjà. Elle est très facilement accessible depuis Playa del Carmen.

 

Si Uxmal, cité active entre les 10ème et 12ème s., est assez éloignée de la côte (à 4h30 de route de Cancún), il n’en va pas de même de Chichén Itza. Cette ville toltèque-maya, à 2h30 de la mer (excursion facilement réalisable à la journée), connait un dernier âge d’or aux 11ème et 12ème s. 300 ha de ruines sont dispersées sur le site. Parmi elles, la pyramide du Castillo, le temple aux mille colonnes, celui des jaguars et des aigles, le jeu de pelote… Une visite incontournable.

 

Terminons cette évocation de la civilisation maya par un temple particulièrement intéressant, Cobá. Intéressant pour plusieurs raisons : il est peu restauré, facilement accessible (à 45 km de Tulum), ses vestiges cachés dans la forêt entretiennent une atmosphère mystérieuse et le site est nettement moins fréquenté que les précédents. A une demi-heure de marche de l’entrée se trouve ainsi Nohoch Mul, l’une des plus hautes pyramides du Yucatán. L’occasion, à 30 m de haut, d’embraser la forêt et de méditer sur la puissance perdue de ce peuple précolombien. 

Dernière mise à jour : 03/02/2023

Retour blog



SNAV / APS /IATA / HISCOX / Banque Populaire / Cartes bleue VISA MasterCard / ANCV Chèques vacances

CONTACTS

information@exotismes.com

+33 4 96 13 96 13

0 826 10 62 63 (0,20€/min)


Rejoignez-nous