Taha'a, l'Île "juste"

Accessible seulement en bateau ou en hélicoptère, cette île de l’archipel de la Société est une sorte d’anti Bora Bora. Non pas qu’elle manque de charme, au contraire, mais son essor touristique modéré lui a permis de conserver un caractère absolument polynésien. Le tout sous les effluves de vanille…

On la survole lorsque l’on va à Bora Bora depuis Tahiti. Une vision intrigante, celle d’une île ronde et montagneuse encapuchonnée de nuages et entaillée au sud par trois baies profondes. Une île de plus, après tout, il en existe tant en Polynésie ! Et puis on l’oublie, jusqu’au vol retour vers Papeete.

Aux voyageurs qui ont du temps et veulent connaitre la Polynésie profonde, nous conseillons vivement d’y séjourner. Taha’a est restée naturelle et à l’écart, sans doute l’absence d’aéroport y est-elle pour beaucoup. Pour s’y rendre, il faut prendre un vol pour Raiatea, l’île voisine, située 5 km au sud. Puis un bateau-taxi vous y conduit depuis l’aéroport en quelques minutes. C’est déjà le début de l’aventure…

Poser le pied sur cette île de 53 km², peuplée de 5 200 habitants et dominée en son centre par les monts Ohiri (590 m) et Puurauti (550 m), projette dans le monde de jadis, quand les nouvelles technologies n’existaient pas et que la réactivité en toutes circonstances n’était pas encore devenue une (fausse) vertu. Taha’a est une île-village, entourée d’un lagon (le même que celui qui entoure Raiatea) et de minuscules motu aux plages immaculées. La vie y bat toujours au ralenti.

 

Jusqu’en 1998, il n’existait pas de route digne de ce nom. Aller d’un village côtier à l’autre signifiait devoir accepter de franchir quantité d’ornières et de chausse-trappes. Depuis, une route ceinture le pourtour de l’île et les pick up 4x4 – pas si nombreux, au demeurant – côtoient mobylettes, vélos et piétons. Il n’empêche : sauvage, majestueuse et accueillante, l’île a su rester intègre. C’est d’ailleurs celle où la langue tahitienne est la mieux maitrisée : 93% de la population la parlerait.

Pour s’en convaincre, il faut prendre le temps de la visiter. En tour organisé, on découvre successivement, depuis Patio, petite capitale administrative, un chapelet de villages tranquilles. Face au lagon, dominés par des pentes forestières touffues, Tapuamu (là où accostent des bateaux qui ravitaillent l’île et des goélettes), Tiva, Poutoru, Vaitoare, Haamene (au fond d’une baie protégée), Faaha, Hipu… exhalent le parfum tranquille de villages hors du temps.

Le quotidien est ici rythmé par la pêche, le petit commerce (ah ! déguster une bière Hinano sur le pas de porte d’une boutique d’alimentation… - le « sport » local) et la culture de la vanille, véritable trésor de l’île. Car oui, en termes de parfum, Taha’a est sans doute l’île la plus odoriférante de Polynésie !

On s’explique. La vanille a été introduite en Polynésie en 1848, par l’amiral Ferdinand Hamelin, en provenance des Philippines. La variété locale, Vanilla tahitensis, a été obtenue après divers croisements. Résultat : elle possède des gousses charnues, brillantes et riches en huile. Elle est plus odorante que la vanille Bourbon et son essence puissante fait le bonheur des parfumeurs.

Au milieu des années 1960, près de 400 tonnes étaient produites en Polynésie, dont 75% à Taha’a. Avec l’arrivée du centre d’essais nucléaires de Muruora, beaucoup d’îliens sont partis y travailler pour avoir de meilleurs revenus. La production a chuté à 18 tonnes en 2002, sur des plantations décimées par les maladies et le manque d’entretien. Depuis, un plan de relance a été mis en place, en 2013. Objectif : 100 tonnes de vanille, mais pas avant l’horizon 2025-2030, dans le meilleur des cas.

Pour le touriste, l’occasion est donc belle de visiter une plantation. En saison de séchage des gousses, durant la récolte étendue généralement de mai à septembre, l’odeur de vanille embaume l’air de Taha’a. Les vents se chargent même de la transporter au large. L’arrivée en bateau a parfois des allures de voyage vers le jardin des délices…

Plusieurs plantations familiales sont accessibles au public. Le prestataire Vanilla Tours s’est fait une spécialité de ces visites et c’est en 4x4 que l’on se rend en forêt découvrir cette fameuse plante orchidée. On y apprend qu’il faut compter deux ans avant qu’une bouture ne donne fleurs et fruits. Que faute d’abeilles, la pollinisation ne peut se faire naturellement mais à la main, à l’aide d’une tige fine, le matin avant 14h sinon le soleil dessèche le pollen.

Les gousses de vanille récoltées doivent être séchées trois heures par jour et retournées toutes les 30 mn. Elles sont enveloppées dans des couvertures pour leur faire perdre l’eau et fermenter. 3,5 kg de vanille « fraîche » donnent en moyenne 1 kg de vanille sèche, qui sera ensuite exportée. Voilà comment on obtient « l’or brun » de Taha’a.

 

L’autre pépite de l’île, ce sont ses sentiers et ses plages. A pied, on plonge dans les secrets de l’île, qui conduisent immanquablement sur les pentes des monts Ohiri et Puurauti. Par l’intérieur, l’itinéraire d’environ 11 km reliant Haamena à Patio ouvre des vues splendides sur les baies et le lagon et dévoile la richesse botanique de Taha’a : mape, orchidées violettes, fougères, bambous… Lorsque les premières maisons apparaissent, elles sont accompagnées de jardins « fous » où poussent ignames, manioc, ananas, taro… Le tout sous les odeurs de vanille et parfois, d’ylang ylang. Inoubliable.

Nous disions en introduction que Taha’a était une sorte d’anti Bora Bora. Cela est vrai mais… avec des nuances. Si l’hébergement en pensions de famille correspond mieux à l’esprit de l’île, façon de vivre au plus près de la population, il existe aussi deux adresses de charme : le Vahiné Island et le Taha’a Island Resort & Spa. Le premier, membre des Small Luxury Hotels of the World se trouve sur un îlot privé (motu) de neuf hectares. Avec seulement 9 bungalows, il est d’une intimité absolue. Le second est lui aussi posé sur un motu (Tautau). Plus vaste, il dispose de 58 suites (toutes sur pilotis) et villas.

Si l’on ajoute qu’à Taha’a, il est également possible de visiter une ferme perlière, une fondation de protection de tortues marines et de se divertir en snorkelling, alors il est bon de réfléchir à deux fois avant de choisir son lieu de séjour en Polynésie !

Dernière mise à jour : 29/10/2019

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