L’hôtellerie fait son coming out

La destination caraïbe poursuit inexorablement son développement hôtelier. Si les secteurs de Punta Cana-Bavaro et de La Romana-Bayahibe concentrent l’essentiel des projets, d’autres régions commencent à monter en puissance. Car pour le pays, le cap est fixé : recevoir 10 millions de visiteurs en 2022, le double d’aujourd’hui.

Ce n’est un secret pour personne, le pays a « inventé » et érigé en modèle le all inclusive. Un concept qui permet de profiter à plein de son séjour sans se soucier des dépenses supplémentaires – sauf extras, shopping et excursions. Ce modèle a essaimé presque partout dans le monde mais la « Rep Dom » - comme disent les initiés -, semble garder une longueur d’avance, avec des projets de plus en plus sophistiqués.

Et le public en redemande. 5,1 millions de touristes se sont rendus dans le pays en 2016, une hausse de 6,2% par rapport à 2015. Des Américains, beaucoup. Des Canadiens. Des Européens, aussi. Et de plus en plus de Sud-Américains, dont les CSP + ont vu leur pouvoir d’achat fortement augmenter. Dans le même temps, les recettes touristiques ont progressé de 10%, pour atteindre 6,7 milliards d’US dollars (5,7 milliards d’€).

Résultat : le pays se frotte les mains et vise 10 millions de touristes en 2022. Une telle ambition aiguise fatalement les appétits. Ils sont stimulés par la stabilité politique que connait le pays depuis plusieurs années, rassurant investisseurs et groupes hôteliers. Fin 2017, la République dominicaine devrait ainsi franchir la barre des 82 000 chambres d’hôtels… en attendant mieux.

Sans surprise, le secteur de Punta Cana-Bavaro continue d’attirer les projets. Située à l’extrême-est du pays, la Côte des Cocotiers – c’est son nom officiel – abrite déjà plus d’une soixantaine de resorts 4 et 5*, le long de 50 km de plages de sable blanc. Sont présents des groupes hôteliers américains, canadiens, espagnols… Mais qui y a-t-il de neuf ou de vraiment récent dans ce secteur ?

En 2015, après le Chic Hôtel (323 suites dans cet hôtel réservé aux adultes), l’Also Tiara Collection (112 suites luxueuses) et l’agrandissement du Gran Bahía Principe (pourtant déjà le plus grand complexe hôtelier du pays, avec 3 600 chambres !), 2016 a vu l’inauguration par la chaine espagnole Riu du Republica (1 000 chambres, hôtel adultes seulement) et l’ouverture par le groupe Karisma Hotels & Resorts du Nickelodeon Hotels & Resorts Punta Cana (208 suites).

2017 fut aussi un bon cru. Le Cap Cana, 457 suites à Juanillo Beach, a été inauguré en mai par le Président de la République dominicaine. Le « condo-hôtel » Tanama Lodge, avec 160 appartements et 300 chambres, a ouvert mi-2017. Et on en oublie sans doute…

2018 ne sera pas non plus une année blanche. La chaîne hôtelière espagnole Melia bâtit un hôtel de luxe de 432 chambres, pour un investissement de plusieurs dizaines de millions de dollars. Il doit ouvrir ses portes au second semestre.

La construction du Hyatt Cap Cana aboutira à la livraison d’un hôtel de 750 chambres. La célèbre chaîne hôtelière Four Seasons, de son côté, doit engager les travaux d’un immense centre touristique composé de dix resorts nommé Tropicalia, dont les portes sont prévues d’ouvrir en 2019 à Miches, à l’ouest de Bavaro.

Car lorsqu’un bout de littoral approche de la saturation... les aménageurs poussent l’avantage un peu plus loin. Dans le prolongement de la région de Punta Cana-Bavaro, une nouvelle route relie déjà la ville littorale de Miches à la Côte des Cocotiers. Le milliardaire vénézuélien Gustavo Cisneros est à la manœuvre immobilière dans ce secteur encore vierge qui a vocation à devenir demain le nouveau spot à la mode de la République Dominicaine.

Quant aux attractions touristiques, elles se multiplient. Début 2017 a été inauguré le nouveau centre de spectacle de Bavaro, le Roraima Park Arena. Il se situe au cœur du projet résidentiel Vista Cana et peut accueillir 15 000 personnes. De son côté, le Sanctuary Cap Cana a inauguré Sanctuary Town, un ensemble de structures liées à la gastronomie, avec bars thématiques et espaces de concert, ouverts aux clients de l’hôtel et au grand public. La course « folle » continue.

Le secteur La Romana-Bayahibe n’est pas en reste. L’autre grande zone touristique « tout inclus », au sud-est du pays, multiplie réalisations et projets. Début 2015, le Be Live Canoa (d’un groupe hôtelier canarien) a ajouté 230 chambres à son resort, portant le total à 871 chambres. Le groupe AM Resorts a ouvert la même année le Dreams Domenicus La Romana, 385 chambres et suites 5*. L’autre « Dreams » du secteur (La Romana Resort & Spa) s’est étoffé de 122 suites pour adultes. Le Catalonia Gran Dominicus, le Viva Wyndham et l’Iberostar Hacienda Dominicus, eux, ont été rénovés.

La chaîne hôtelière Hodelpa poursuit son expansion à Juan Dolio (entre la capitale Santo Domingo et La Romana) et a fait l’acquisition de l’hôtel Melia. L’établissement de 350 chambres a rouvert ses portes début 2017. Des tours opérateurs ont aussi inauguré leurs propres hébergements tandis que la chaîne nord-américaine Hilton a lancé la construction à La Caleta de l’hôtel Hampton (117 chambres), principalement dédié au tourisme d’affaires. Il devrait ouvrir ses portes fin 2017-début 2018.

Nous pourrions en rester là mais il faut terminer avec la côte nord. Le secteur de Las Terrenas et la presqu’île de Samana profitent à plein de l’autoroute qui la relie désormais à Saint-Domingue. La région n’est qu’à 1h30 de la capitale. Conséquence, les projets ont fleuri.

Un Viva Wyndham 4* de plus de 100 chambres (adultes) à ouvert en 2016. C’est le cinquième de la chaine dans le pays. La chaine Bahía Príncipe, elle, a ajouté 190 chambres au Gran Bahía Príncipe Portillo, portant son total à 606 chambres. Sur la côte nord-ouest, particulièrement prisée par la clientèle américaine, le Ahnvee Resort & Sport a ouvert ses portes en janvier 2017, à Sosua. Cet établissement moderne et luxueux compte 144 suites. Un établissement 5 étoiles de la compagnie Lifestyle Holidays Vacation Resort & Wynn Group Companies doit être également livré début 2018, à Cabarete.

Encore un dernier effort, avec la capitale, Saint-Domingue. La vieille ville coloniale classée par l’Unesco se rénove et mérite plus que jamais une visite. Au-delà de ses hôtels business (Embassy Suites Hilton, JW Marriott, Radisson…) des boutiques-hôtels de charme ont poussé dans la vieille ville, comme le Bellini.

Deux établissements symbolisent ce renouveau : le Hard Rock Hotel et ses 400 chambres (désormais le plus grand de la ville) et l’Embajador, ancien hôtel de luxe totalement rénové après deux ans de travaux. Il offre désormais 298 junior suites à l’ambiance élégante et discrète, sous la marque Royal Hideaway du groupe Barceló.

La République dominicaine soigne plus que jamais ses visiteurs.