Raid des Alizés en Martinique, une course pour la bonne cause

Du 14 au 19 novembre, l'île accueille la 3ème édition de cette compétition amateur, 100% féminine. Les épreuves sportives se mettent au service d'œuvres caritatives. Un défi physique autant que solidaire et qui valorise aussi la destination.

Miss France 2014 Flora Coquerel, l'athlète Muriel Hurtis, la nageuse Coralie Balmy, la championne paralympique de ski Marie Bochet... et, cette année, l’ancienne championne de natation synchronisée Virginie Dedieu et peut-être à nouveau l'ex première dame de France, Valérie Trierweiler, déjà présente l’an passé. Si des people et des sportives ont prêté leur nom - et leurs muscles - au Raid des Alizés, elles ne représentent que la part émergée des participantes à ce défi original, relevé pour l'essentiel par des anonymes animées par l'esprit équipe, le goût de l'effort et par-dessus tout la volonté de défendre une œuvre caritative qui leur est chère.

La Martinique prête depuis deux ans son cadre tropical à cet événement. Imaginé en 2015 par l'agence parisienne TV Sports Évents et le Comité Martiniquais du Tourisme, le Raid des Alizés est une compétition sportive amateur 100% féminine, organisée durant six jours par équipes de trois.

Chacune des 76 teams – elles étaient 50 en 2015 et 60 l’an dernier -, constituée et préparée des semaines à l'avance, affrontera le mois prochain des épreuves aussi engagées que le running trail, le VTT et le canoë-kayak, disciplines où le maître-mot est de rester groupé.

Le parcours, secret, n'est dévoilé qu'au dernier moment, au rythme de la compétition. « C’est un choix délibéré pour entretenir le mystère et ne pas avantager les équipes martiniquaises qui pourraient sinon s’entrainer sur l’itinéraire », justifie Antoine Ludger, responsable marketing et développement de TV Sports Events. Quatre nuits se déroulent en bivouac, sous la tente. De quoi forger des solidarités fortes et entretenir l'émulation dans un milieu naturel éprouvant, en dépit de la fatigue et des coups de spleen.

Car l'objectif est simple : ter-mi-ner la course ! C'est l'ambition de chacun afin que la structure caritative dont les équipes portent les couleurs reçoive le don le plus favorable et la meilleure couverture médiatique. « Toutes les équipes sont récompensées, avec un montant nivelé selon les performances », précise Antoine Ludger. 25 000 € ont été distribués en 2016, environ 30 000 € le seront cette année.

Inutile de dire que la motivation et la préparation sont nécessaires. Issues d'univers variés - pompiers, chefs d'entreprise, infirmières, employées, gendarmes, étudiantes... plus quelques têtes d'affiche -, les participantes venues de Métropole, des Antilles, de Guyane, de Belgique et du Québec, formées en équipes selon des affinités amicales, familiales, sportives ou professionnelles, sont engagées dans un processus au long cours.

Il passe par une intense préparation physique et la recherche de sponsors pour financer les droits d'inscription (plus de 8 500 € par équipe venant de Métropole) et offrir ainsi une visibilité à l'œuvre caritative.

Toutes défendent des causes nobles. En 2016, l'équipe de Valérie Trierweiler bataillait ainsi pour le Secours Populaire, celle de Flora Coquerel pour son association Kelina (solidarité, actions socio-éducatives et sanitaires), celle de Marie Bochet pour À chacun son Everest (stages d’aide aux enfants et aux femmes atteints d’un cancer). Le mois prochain, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, Le Cancer du Sein Parlons-en !, l’Institut Pasteur ou l’association Laurette Fugain (contre la leucémie) seront représentées.

Pas question dès lors de lâcher prise durant la course ! La vocation solidaire est l'assurance d'une grinta supplémentaire pour celles qui auraient la tentation de flancher. Le dépassement de soi prend ainsi tout son sens lors du Raid des Alizés. « Il existe un état d’esprit qu’on ne retrouverait peut-être pas s’il s’agissait d’équipes mixtes ou masculines. Les filles repoussent vraiment leurs limites, il y a beaucoup d’émotion », témoigne Antoine Ludger.

La course se déroule dans un décor de rêve qui prête volontiers au surpassement. Les candidates sont confrontées à l'incroyable diversité des paysages martiniquais. Et même si l'effort physique, parfois, aveugle, comment pourraient-elles ne pas voir la beauté des montagnes verdoyantes, des lagons bleus-vert, de la mer des Caraïbes, des plages, des rivières, des cascades et des forêts tropicales luxuriantes ? L’île est un terrain de jeu parfaitement adapté à ce type de Raid.

Pour cette 3ème édition, le parcours sera une nouvelle fois différent. Celle que l'on surnomme l'Ile aux Fleurs a de la ressource et de nouveaux sentiers et territoires étonneront sans doute les « runneuses » ayant participé aux deux précédentes éditions. « Même les équipes martiniquaises sont surprises de découvrir des endroits qu’elles ne connaissaient pas ! », s’amuse le responsable marketing.

Le Comité Martiniquais du Tourisme, chargé de la promotion du département dans l'Hexagone et à l'étranger, est heureux du coup de projecteur que le Raid apporte à l'île. Tourné durant la course, un film de 52 mn sera diffusé sur des chaînes TV nationales et internationales, fin décembre et début janvier, comme un vecteur dynamique de promotion. « L’événement est l’occasion pour la Martinique de faire une campagne de communication sur la destination », confirme Antoine Ludger.

Pour les touristes présents, le Raid offre un moment de convivialité rare. En compagnie d’un public martiniquais visiblement séduit, ils peuvent assister à l’arrivée des étapes, dans une ambiance festive et culturelle.

Les sportives de l'édition 2017 sont donc dans les starting-blocks. Le départ d'Orly est fixé au 14 novembre. Après une journée de briefing et de mise en action, elles plongeront dans l'aventure en pensant à celles et ceux qui défendent des causes respectables dont elles sont le porte-drapeau.

Drivées par des experts de chaque discipline, soumises sans ménagement à la rusticité du parcours, elles lorgneront en équipe vers la ligne d'arrivée, en pensant à l'ultime journée de repos. Toutes animées par un esprit d'entraide plus que de compétition et avec une idée fixe : finir la course ensemble pour soutenir les nobles œuvres caritatives qu'elles défendent.